Tunisie – El Kamour :  Les forces de l’ordre soutiennent les milices contre l’Etat à Tataouine !

A Hichem Mechichi, chef du gouvernement qui affirmait que la fermeture des sites de production ne sera plus permise quelle que soit la raison, lors de la conférence de presse tenue mardi 3 novembre dont l’ordre du jour était la crise économique profonde du pays, les “séparatistes“ d’El Kamour ont rétorqué par la voix vulgaire et brutale du “prince“ : « Osez user de force avec nous, vous verrez ce qu’il vous en coûtera (yabta chwaya) ».

Le monsieur, qui prétend représenter la région de Tataouine et parle au nom de toute la population, a affirmé que la vanne n’appartient pas à Hichem Mechichi, CDG et garant du maintien de l’ordre, de la préservation et de la protection des intérêts des Tunisiens, mais qu’elle appartient à la population locale.

Il en est ainsi lorsque l’Etat négocie d’égal à égal avec des prétendus représentants de mouvements sociaux qui tirent leur « légitimité » (sic) de la manipulation des jeunes et dont les intentions ne sont pas aussi honorables que cela.

Le monsieur, qui a fait perdre à la Tunisie des centaines de millions de dinars depuis que lui et d’autres individus ont décidé que le pétrole leur appartient et ont commencé à racketter l’Etat au sens littéral du terme, continue sur sa lancée et rappelle au CDG que ses aïeuls ont fait la guerre de Bizerte. Il espérerait peut-être une évacuation à la bizertine à Tataouine.

Et alors que de nombreuses informations font état des interventions de parties étrangères dans la crise d’El Kamour, citant nommément la Turquie qui financerait les « séparatistes », nous n’avons pas entendu parler d’une enquête ouverte à ce propos ou d’investigations pour savoir d’où ces groupuscules tirent leur force et leur assurance.

Mais le plus dramatique dans ce qui se passe à Tataouine et qui exprime clairement la décrépitude de l’Etat et la perte de son autorité, c’est le communiqué diffusé par le syndicat des forces de sécurité de Tataouine et qui pourrait s’apprêter à une mutinerie.

Dans le communiqué, nous pouvons lire ce qui suit : « Nous appelons l’autorité de tutelle (le ministère de l’Intérieur) à ne pas impliquer les services de sécurité dans les conflits avec les jeunes de Tataouine. Et ce d’autant plus que la crise est essentiellement socioéconomique et politique et que les solutions sécuritaires ne feront que compliquer la situation. Partant de nos combats pour une police républicaine et dans l’amélioration de la qualité des relations avec nos concitoyens, nous appelons à la poursuite du dialogue et à ne pas recourir à l’usage de la force dont notre institution souffre à ce jour ».

Ce communiqué est un scandale d’Etat. Donc ceux qui ont été incapables de protéger un site national de production qui met en difficulté notre pays et nuit profondément à son image à l’international se rangent aux côtés des frondeurs ! Frondeurs avec lesquels l’Etat a été de par trop patient.

Le syndicat de la police –en tout cas jusque-là républicaine- oublie que son rôle consiste à défendre les droits de ses adhérents et à appliquer la loi lorsqu’on le lui demande. Quand c’est l’Etat qui décide, il exécute. Il ne doit surtout pas se tromper de camp.

Un communiqué pareil est une ineptie et aucune police au monde n’a fait preuve d’autant de niaiserie et d’aveuglement.

Grands temps pour Hichem Mechichi de mettre de l’ordre dans ses troupes ou, s’il n’a pas les moyens de ses décisions, qu’il se taise à jamais.

A.B.A