Vivement un cadre réglementaire sur la cigarette électronique en Tunisie !

La cigarette électronique reste beaucoup moins nocive que la cigarette combustible – traditionnelle … Pour autant qu’elle soit correctement réglementée et commercialisée sur les circuits formels.

Récemment, une étude comparative entre les effets de la cigarette électronique et ceux de la cigarette traditionnelle publiée par “The American College of Cardiology”, a conclu que les cigarettes électroniques sont bien moins nocives. Cette étude réalisée pendant un mois sur 114 personnes a démontré «une amélioration significative de la santé vasculaire au cours du mois suivant leur conversion des cigarettes combustibles en cigarettes électroniques. Ce passage peut être considéré comme une mesure conduisant à la réduction des méfaits des cigarettes traditionnelles».

Il a aussi été prouvé qu’en plus d’être moins nocive, la cigarette électronique permet d’arrêter de fumer et peut être utilisée comme un outil d’aide au sevrage. Les médecins et les experts en Tunisie le confirment. Dr Fares Mili, président de la Société tunisienne du tabac et des comportements d’action, dans des interviews accordées cette année aux médias tunisiens et marocains le confirme.

Les mots du docteur Zouhair Soussi, pneumologue et membre de la Société tunisienne des maladies respiratoires et allergologie, qui a récemment révélé sur Radio 6 et Jawhara Fm que “la cigarette électronique est une alternative nicotinique à la cigarette traditionnelle. Elle est particulièrement efficace pour les gros fumeurs. Ses composants sont évidemment moins nocifs que le tabac et beaucoup plus efficaces que les produits alternatifs à base de nicotine (timbres, comprimés de nicotine à sucer, etc.)”.

Le dangereux marché noir des liquides de recharges

Des dizaines de patients et quelques personnes décédées ont été signalées aux États-Unis suite à la consommation d’e-liquides de contrefaçon contenant du THC et de l’acétate de vitamine E, permettant d’ajouter les molécules psychoactives du cannabis (THC) aux e-liquides traditionnels sous forme d’huile.

Les autorités sanitaires américaines, dont le Center for Disease Control and Prevention (CDC), principale agence fédérale de protection de la santé publique aux États-Unis, et la Food and Drugs Administration (FDA) ont pointé du doigt le THC et l’acétate de vitamine E tout en innocentant la e-cigarette. Par ailleurs, un seul cas de décès a été recensé hors les États-Unis, précisément en Belgique suite au vapotage de e-liquide contaminé au THC.

Prudente, la position du Public Health England, concernant les cigarettes électroniques reste inchangée : «le vapotage est beaucoup moins nocif que le tabagisme mais pas totalement sûr. Il n’y a aucune situation où il serait préférable pour votre santé de continuer à fumer des cigarettes combustibles plutôt que de passer complètement au vapotage».

En France et en Belgique, des experts de “l’Académie Française de Médecine” ainsi que du Ministère Belge de la Santé, confirment -malgré ces incidents- que la cigarette électronique reste beaucoup moins dangereuse que les cigarettes combustibles.

A quand un cadre réglementaire en Tunisie ?

Plus près de chez nous, au Maroc, une taxe intérieure de consommation (TIC) progressive sur les cigarettes électroniques, a été adoptée par les députés parlementaires, tout en imposant des définitions et des normes “suffisamment claires et explicites”.

L’amendement propose d’appliquer une taxe de 3 DH/ml sur les liquides ne contenant pas de nicotine et de 5 DH pour les liquides contenant moins de 10 g de nicotine, ce qui représente des niveaux de taxation inférieurs à ceux des cigarettes combustibles.

Il s’agit du premier texte régissant ce type de produit au Maroc et d’une stratégie qui permet de mettre les prix en concurrence avec ceux du marché parallèle, et donne ainsi aux fumeurs la possibilité d’accéder et de se convertir à ces nouvelles alternatives à la nicotine, en somme un très grand pas en avant pour le secteur du tabac dans le pays.

En Tunisie, la situation est au statu quo depuis des années. Les e-liquides ne sont soumis à aucune réglementation, aucun contrôle, aucune norme ; les risques pour la santé des 70 milles vapoteurs tunisiens ne cessent de croître avec le développement du marché parallèle.

La société civile, et en particulier l’Association des Cigarettes Électroniques pour Arrêter de Fumer, continue de faire campagne pour une évolution rapide du cadre réglementaire et sanitaire et la mise en place de normes de qualité et d’assainissement efficace. En effet, plusieurs propositions ont été soumises par l’ACEAF.

Toutefois, une commission pilotée par la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA) et le ministère de la Santé a été créée, mais aucun signe de progrès n’a été constaté à ce jour.
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