Des syndicats de magistrats ont appelé jeudi à poursuivre en justice tous ceux qui s’en prennent à un des leurs, estimant que les incidents survenus la semaine dernière au Tribunal de première instance de Tunis s’apparentent à un crime.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse, les représentants des syndicats ont souligné la nécessité pour les ministres de l’Intérieur et de la Justice d’intervenir pour assurer la sécurité des tribunaux et des magistrats.
Ils ont appelé à l’ouverture d’une enquête sur la publication de documents confidentiels en rapport avec “l’appareil secret” du mouvement Ennahdha.
Les magistrats se disent, par ailleurs, étonnés par l’appel du conseil de l’ordre des avocats tunisiens à l’organisation d’un jour de colère jeudi, exhortant les avocats “entrés de force” au bureau du procureur de la République près le tribunal de première instance à présenter des excuses officielles.
Le président du Syndicat des Journaliste Tunisiens (SMT) Brahim Bouslah a précisé que l’appel à une grève à partir du 20 septembre dernier n’a aucun lien avec le collectif de défense dans l’affaire Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
Il s’agit, plutôt d’une réaction à l’agression subie par un juge.
Pour lui “l’entrée de force” dans le bureau du procureur constitue une atteinte au prestige de la Justice.
De sont côté, le président de l’Union des Magistrats Administratifs Walid Helali a soulevé les agressions fréquentes ciblant les professionnels du secteur.
Il estime que ces derniers subissent des pressions des différentes parties politiques, financières et médiatiques qui se dressent contre la garantie d’une justice indépendante.
La présidente de l’Union de la Cour des Comptes Fatma Kort, s’est interrogée pour sa part, sur le non recours du collectif de défense dans l’affaire Belaid et Brahmi au Conseil supérieur de la Magistrature et aux structures judiciaires, comme le stipule la loi.
Mercredi, le Conseil de l’ordre des avocats a appelé à une “journée de la colère” nationale vendredi 27 septembre, marquée par des actions de protestation au palais de justice de Tunis et dans tous les tribunaux tunisiens, sous le slogan “Non à l’agression des avocats, le droit à la défense une garantie fondamentale pour l’indépendance du pouvoir judiciaire”.