Tunisie : Hatem Boulabiar s’engage à présenter une initiative législative imposant un impôt sur la fortune

Hatem Boulabiar, candidat indépendant à l’élection présidentielle anticipée, s’engage, s’il est élu, à présenter une initiative législative visant à créer un impôt sur la fortune.

Lors d’une conférence de presse organisée, lundi, pour présenter son programme électoral, Boulabiar a estimé que la Tunisie est un paradis fiscal soutenu par l’inégalité fiscale entre les employés dont les revenus sont imposables et les hommes d’affaires et investisseurs qui payent de faibles impôts.

L’impôt sur la richesse qu’il propose consiste à employer 2,5% sur chaque richesse d’une valeur supérieure à 25 millions de dinars et à la redistribuer aux familles démunies (environ 250 000 familles en Tunisie).

Le candidat, qui a démissionné d’Ennahda le 25 juillet 2019 pour fonder le Mouvement des Démocrates Indépendants,
s’engage également à défendre et à renforcer le pouvoir d’achat des Tunisiens, en permettant, en premier lieu, à chaque Tunisien d’acquérir sa voiture sans passer par les concessionnaires, en plus de la suppression du monopole dans ce domaine.

Boulabiar, 48 ans, a également souligné qu’avec l’augmentation du prix du pain (baguette) à 240 millimes (contre 190 millimes actuellement), il est possible d’économiser environ 2 millions de dinars au profit du Trésor public et de les répartir à des fins sociales.

Portant le slogan ” la nouvelle Tunisie “, le programme électoral de Boulabiar comporte notamment l’accélération de la mise en place de la Cour constitutionnelle, à travers un tirage au sort parmi 120 professeurs de droit constitutionnel à l’université tunisienne et en sélectionnant quatre d’entre eux, a indiqué Boulabiar précisant, qu’une fois élu, il demanderait également au Conseil supérieur de la Magistrature d’accélérer le processus de choix des autres membres.

Le quatrième point de son programme électoral concerne les femmes divorcées: Boulabiar a, en effet, proposé d’employer 10% des 2,5% de la taxe sur la fortune, soit 100 000 dinars, pour financer un fonds qui octroierait une subvention permanente aux femmes divorcées pour préserver leur dignité.

Le candidat Boulabiar s’est fixé pour condition de s’engager dès la première année de sa présidence d’attirer, à la faveur du renforcement de la diplomatie économique, entre 3 et 4 milliards de dinars sous forme d’investissements étrangers venant de l’Arabie saoudite, d’Abou Dhabi et du Koweït. S’il échoue, il quittera le palais de Carthage, a-t-il affirmé.

En ce qui concerne son choix de ne pas faire campagne sur le terrain et de ne pas rencontrer le grand public, il a estimé qu’il était un homme pragmatique, qui ne donne pas de fausses promesses aux Tunisiens et que son action se limite à sa présence dans les médias.