Courrier International consacre un long reportage sur la Tunisie, et ce à l’occasion de la tenue du Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne, qui a lieu du 12 au 14 juillet 2019.
Intitulé “En Tunisie, ces ouvrières agricoles, survivantes du quotidien“, ce reportage, effectué par Inkyfada, «raconte les risques que prennent les ouvrières agricoles pour travailler dans les champs. Une épreuve de plus pour ces mères en colère contre un État indifférent à leur sort», lit-on en guise d’entame de l’article.
L’article rappelle l’accident de la route à Sabbela, le 27 avril 2019, ayant engendré le décès de treize personnes dans cette localité du gouvernorat de Sidi Bouzid, majoritairement des femmes originaires de Blahdiya, un petit village situé au pied du mont Mghilla. « Ouvrières agricoles, elles se sont réveillées à l’aube pour rester debout à l’arrière d’un camion, censé les acheminer sur leur lieu de travail. Mais leur parcours semé d’épreuves s’est brutalement arrêté là », raconte le film.
Toujours dans ce reportage, extrêmement vivant, on lit des citations et autres intertitres tels que “On dort le ventre vide”, “Où voulez-vous que j’aille ?”, “Parfois on reste à attendre, mais il n’y a pas de travail. Alors on rentre chez nous et on dort le ventre vide”, “Sans ces transporteurs, on ne pourrait pas travailler, on mourrait de faim !”, “Pourquoi nous n’avons pas d’hôpitaux ?”, “À la pharmacie, tu paies le prix en entier”, “La télé déconnectée des réalités“, “40 décès, 500 blessés“, “Non seulement on doit payer alors qu’on arrive à peine à survivre, mais en plus, qui me paiera le transport pour aller à l’hôpital ? Ils ont amené un bus pour transporter les ouvriers. À part ça, rien n’a changé”.
A lire ce reportage, on comprend aisément les difficultés auxquelles font face les habitants de certaines régions du pays. Malheureusement, les prochaines élections générales (octobre et novembre 2019) risquent de ne pas apporter de solution à cette situation. Car, il y aura encore et encore de promesses qui, comme toujours, ne seront jamais tenues. En tout cas tant que nous ne saurons pas ou n’aurons pas l’audace de sanctionner les promesses non tenues.