Tunisie : Inscrire les jeunes et surveiller la campagne électorale, principaux défis auxquels fait face l’ISIE

Selon le président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), Nabil Bafoun, 70% des nouveaux électeurs inscrits pour les prochaines élections législatives et présidentielle depuis l’ouverture de l’inscription le 10 avril 2019 et dont le nombre s’élève à 384 mille jusqu’à aujourd’hui mercredi, ont entre 18 et 25 ans.

Dans une rencontre avec les journalistes de l’agence TAP mercredi, Baffoun a expliqué ce pourcentage élevé chez les jeunes par les campagnes menées depuis l’ouverture des inscriptions dans les instituts et les universités tunisiennes. Il a relevé que le choix de l’ISIE d’avancer la date de l’enregistrement du 27 au 10 avril avait pour but d’encourager cette tranche d’âge à s’inscrire avant la fin des cours et le début des examens. Il s’agissait, selon Baffoun, du premier défi relevé par l’instance.

Dès le début du mois de mai, l’ISIE ciblera les agents et fonctionnaires dans les administrations ainsi que dans les zones industrielles. Elle organisera également des visites de sensibilisation dans les régions rurales, notamment auprès de la femme rurale.

Le deuxième défi auquel fait face l’instance consiste à ” surveiller la campagne électorale et à créer un climat électoral général en Tunisie, à travers la garantie de l’égalité des chances ainsi que la neutralité de l’administration, des lieux de culte, des médias et des institutions de l’Etat qui devraient se tenir à l’écart des tiraillements politiques “, a estimé Baffoun, soulignant l’importance de contrôler les sources de financement et d’empêcher l’utilisation de d’argent corrompu provenant de l’extérieur dans l’opération électorale.

” Le troisième défi consiste à faire réussir les élections à l’étranger, étant donné que la Tunisie est l’un des rares pays à donner à ses citoyens à l’étranger le droit de participer aux élections présidentielle et législatives “, a ajouté Baffoun qui a reconnu les difficultés ayant marqué le début du processus d’inscription électorale à l’étranger.

S’agissant des réserves émises quant à l’inscription dans les consulats et les controverses qu’elle a soulevées, Baffoun a expliqué que l’instance ne dispose pas d’une personnalité morale à l’étranger, qu’à travers la représentation diplomatique de la Tunisie, notant que l’inscription dans les consulats en coopération avec le personnel consulaire avait été adoptée depuis les élections de 2011.