Accostage des navires au port de Radès : Des grosses pertes pour la STAM

Selon des chiffres non officiels, les problèmes d’accostages au port de Radès coûteraient environ 500 dinars par an à chaque famille tunisienne. C’est à la fois ahurissant, inextricable mais surtout incompréhensible.

Saviez-vous que la moitié des revenus annuels du secteur touristique servent à couvrir les pertes engendrées par l’accostage des navires pendant des jours et des jours au port de Radès dans l’attende du débardage des navires ?

Chaque bateau en rade qui n’est pas déchargé coûte en moyenne 10 à 50 mille dollars par jour. Ce qui a pour conséquence que chaque mouvement social, chaque défaillance de la part des travailleurs en surnombre à la Société tunisienne d’aconage et de manutention (STAM) -un effectif multiplié par 4 depuis 2010- se traduit par des pertes énormes en devises pour l’Etat et par plus de souffrances et de privations aux contribuables !

Les opérateurs recourent aujourd’hui au matériel roulant (camion) pour décharger leurs marchandises au lieu des conteneurs. Les dockers, protégés par un puissant syndicat, procèdent au transport des marchandises au gré de leur humeur et de leurs intérêts. Les mouvements sociaux sont très fréquents et incontrôlables. Ce sont les maîtres à bord et sur terre.

Farhat Zouaghi, DG de la Société tunisienne d’aconage et de manutention (STAM), peut assurer autant qu’il veut que les cambriolages au port de Radès ont régressé, il y a pire que le vol des marchandises : celui du sang et de la sueur des Tunisiens, et ce au vu et au su d’un gouvernement peureux et incapable de faire face aux « mafias » qui y font régner la pluie et le beau temps. Un port où, comme par hasard, à chaque fois qu’un chef de gouvernement s’y déplace et annonce des mesures drastiques, y est déclenché un incendie. Si ce n’est pas des menaces et de l’intimidation !

Evidemment, le commerce parallèle et ses acolytes payent pour ruiner l’économie nationale et enrichir les « bandits » ! Parce que dans l’économie nationale, il y a aujourd’hui des « opérateurs brigands » protégés qui gèrent leurs affaires à la manière de la camorra italienne et qui ont les moyens de mettre le prix pour acheter qui que ce soit.

Maintenant, nous comprenons le refus total de voir des opérateurs privés respectables s’adonner aux activités de déchargement des bateaux.

Tant que la logique de « Rizk El Beylik » dominera, aucun espoir de voir le pays se redresser.

Il n’y a qu’en Tunisie que le peuple paye, paye à tous les coups ! Il paye pour pallier aux déficits des sociétés publiques mal gérées. Il paye pour les défaillances des administrations successives à gérer comme il se doit la chose publique. Il paye pour l’incapacité de ses représentants à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) d’accorder à l’économie l’importance qu’elle mérite. Il paye pour la lutte contre la corruption qui profite aux plus corrompus et qui sert plus à son développement qu’à son déclin !

A.B.A