Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), a estimé, mardi, que le projet de loi de l’instance constitutionnelle de la communication audiovisuelle proposé par le gouvernement constitue une régression par rapport à l’indépendance et au concept de la presse publique et un retour à une presse gouvernementale.
Intervenant lors d’une conférence organisée par la HAICA sur le thème “Scène médiatique audiovisuelle en Tunisie: Indicateurs et significations”, Snoussi a pointé l’existence de pressions exercées sur l’instance semblables à celles exercées, auparavant, sur l’Instance nationale indépendante pour la réforme de l’information et de la communication, créée en mars 2011 et dont les travaux avaient pris fin en juillet 2012.
“La HAICA est le défenseur le plus fervent de ses prérogatives, de la scène audiovisuelle et de l’indépendance de l’instance constitutionnelle de communication audiovisuelle”, a-t-il souligné.
S’agissant des indicateurs relatives aux organes médiatiques audiovisuels, Snoussi a estimé que “la majorité de ces établissements a dénué à ses journalistes toutes les particularités du travail journalistique, les réduisant à des exécutants”, se transformant souvent en sociétés à but lucratif, s’ingérant dans la vie politique et récupérant le fait religieux.
Evoquant les décisions issues du conseil de l’instance en 2013, il a rappelé qu’il s’agit de 110 décisions dont 37 liées à la diffusion (radio et télévision) et 27 autres relatives à l’indépendance.
Le chiffre restant est lié à la violation des droits de l’enfant et à la diffamation et autres.
De son côté, Amine Ben Hamda, responsable de l’unité de comptabilité à la HAICA, a indiqué que le montant déboursé dans la publicité est de l’ordre de 100 millions de dinars, annoncé par 51 médias audiovisuels dont 80 millions de dinars pour les stations de télévision (11) et 20 millions de dinars pour les radios (40).
Pour sa part, la vice-présidente de l’instance, Assia Laâbidi, a souligné la nécessité de trancher la situation juridique actuelle des établissements médiatiques confisqués.
La conférence a réuni des représentants d’établissements médiatiques, d’organisations de la société civile et de syndicats, outre des universitaires, des chercheurs et des hommes de média.