Tunisie : Vingt-six députés de l’opposition réclament la remise en liberté des deux cadres sécuritaires Saber Laajili et Imed Achour

Vingt-six députés, issus des groupes parlementaires de l’opposition, ont signé une pétition réclamant la remise en liberté des deux cadres sécuritaires Saber Laajili et Imed Achour, accusés de “complot contre la sûreté de l’Etat”. Selon eux, les deux cadres sécuritaires, subissent “une injustice”.

Saber Laajili, ex-directeur général de l’unité nationale d’investigation dans les crimes de terrorisme d’El Gorjani, est en détention provisoire depuis le 30 mai 2017. Il est inculpé dans deux affaires : la première concerne “le complot contre la sûreté de l’Etat” et la deuxième a trait à la “mise à la disposition d’une armée étrangère en temps de paix”.

De son côté, Imed Achour, ex-directeur général des services spécialisés au ministère de l’Intérieur, a été arrêté dans le cadre de la même affaire.Dans cette affaire, sont également impliqués Chafik Jarraya et l’ancien ministre de l’Intérieur, Najem Gharsalli.

Dans une déclaration à l’Agence TAP, Samia Abbou (Bloc démocratique) a indiqué que les députés de l’opposition, notamment ceux des blocs démocratique et du Front populaire, a appelé à l’ouverture d’”une enquête sérieuse” sur la détention “illégale” des deux détenus.

Elle a réclamé leur remise en liberté immédiate et leur indemnisation pour “préjudice moral subi”.
Selon Abbou, “la Cour de cassation a reconnu que les dossiers des deux détenus ne comportaient aucune preuve légale permettant de révéler l’existence d’un quelconque délit commis”.

De son côté, l’avocate de Saber Laajili, Me Imen Bejaoui, a déclaré à l’Agence TAP, que le collectif de défense va, de nouveau, présenter une demande de remise en liberté immédiate pour son client, et ce lors de l’audience prévue le 12 février.

Elle a rappelé que le Comité contre la Torture, relevant du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, avait demandé à la Tunisie, conformément au droit international, la libération immédiate de Saber Laajili.

Dans son rapport, a-t-elle ajouté, la commission onusienne a appelé aussi la Tunisie, en sa qualité de membre de l’ONU, à respecter ses engagements internationaux et à ouvrir “une enquête indépendante” et à prendre les mesures nécessaires pour faire la lumière sur les dépassements dans cette affaire.