Tunisie : L’AMT exprime son mécontentement pour l’amnistie de Borhane Bessaies

Le président de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) Anas Hamadi a exprimé le mécontentement des membres de l’Association vis-à-vis de la grâce présidentielle accordée au dirigeant de Nidaa Tounes Borhane Bessaies, deux mois après le jugement rendu contre lui pour des crimes de corruption financière et de préjudice à l’administration.

Hamada a indiqué jeudi lors d’une conférence de presse, que l’AMT a demandé au ministère de la Justice de révéler les détails du dossier. Il s’est avéré à ce propos que toutes les procédures judiciaires ont été respectées pour examiner le dossier de l’amnistie concernant Borhane Bessaies, sauf que la commission en charge des dossiers d’amnistie au sein du ministère a refusé sa relaxation pour absence des conditions légales requises.

” Le président de la République n’a pas tenu compte de l’avis de la commission du ministère de la Justice et a décidé de gracier seulement Borhane Bessaies ” a regretté Hamada, faisant observer que généralement, la grâce présidentielle concerne un groupe de prisonniers ou une catégorie spécifique jugée dans des affaires de drogue ou de chèques. Cette mesure ne peut pas être accordée à une seule personne qui plus est inculpée dans des crimes de corruption financière.

Le dossier de Bessaies a non seulement consumé vainement les efforts des magistrats, mais constitue également un message négatif envoyé par le président de la République, lequel était censé appuyer leurs efforts dans la lutte anticorruption.
A l’occasion de la célébration du 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, le président de la République a gracié Borhane Bessaies, dirigeant au sein du mouvement Nidaa Tounes.

Le Tribunal de première instance de l’Ariana avait condamné en février dernier Borhane Bessaies à deux ans de prison et à une amende de plus de 198 mille dinars pour avoir bénéficié d’un emploi fictif au sein de la Sotetel et perçu un salaire annuel de 198 mille dinars sans assurer la moindre présence ou travail.