Tunisie : Rached Ghannouchi présente ses excuses aux ministres sortants du gouvernement

Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi s’est excusé mardi auprès des ministres sortants du gouvernement après le remaniement ministériel opéré lundi 5 novembre 2018, sur fond des propos qu’il a tenus samedi dernier lors de la réunion du groupe parlementaire d’Ennahdha.

“Dans mon intervention samedi, il a été compris que des soupçons de corruption pèsent sur les ministres ayant quitté le gouvernement”, lit-on dans un communiqué d’excuses publié ce mardi sur le site officiel d’Ennahdha et signé par son président Rached Ghannouchi.

Le président d’Ennahdha a souligné qu’il lui “importe de clarifier que cela n’était pas son intention”, exprimant de ce fait ses plus vifs regrets et présentant ses excuses aux ministres.

Ghannouchi a également fait part de sa considération et de son respect à ces ministres, les qualifiant de “personnalités nationales ayant consenti de grands efforts pour réussir leur mission au service de la Tunisie et leur souhaitant plein succès dans leur parcours politique et professionnel”.

Le mouvement Ennahdha a indiqué lundi que dans son intervention lors de la réunion du groupe parlementaire du parti, Rached Ghannouchi, “n’avait pas l’intention de porter atteinte, directement ou indirectement, aux ministres sortants”.

“Rached Ghannouchi n’accuse personne de corruption, il évoque plutôt les critères adoptés dans l’évaluation des candidatures en concertation avec le chef du gouvernement qui a choisi lui même sa nouvelle équipe”, souligne Ennahdha dans une déclaration.

Samedi dernier, le président d’Ennahdha a déclaré que son parti constitue désormais une composante principale du paysage politique tunisien sans qu’il ne cherche à le concrétiser dans la nouvelle composition du gouvernement. Ennahdha “s’est contenté d’améliorer sa présence et d’opposer son véto à la nomination de personnes qui ne sont pas à leur place”, avait-il dit.

” On a fait le plus difficile; lutter contre ce que nous considérons comme corruption. Plusieurs éléments corrompus ont été écartés, lesquels, n’ont pas été remplacés par des membres d’Ennahdha mais par des personnes encore plus compétentes”, a indiqué Ghannouchi.

En réaction aux propos tenus par le président d’Ennahdha, les ministres sortants Ghazi Jeribi (Justice), Majdouline Cherni (Jeunesse et sports) et Mabrouk Kourchid (Domaines de l’Etat), ont annoncé lundi dans des déclarations médiatiques qu’ils avaient l’intention de porter plainte contre Ghannouchi.

De son côté, le ministre sortant de la Formation professionnelle et de l’emploi a écrit dans un post sur sa page facebook qu’il s’imposait le devoir de réserve quand il s’agit des affaires de l’Etat. Mais, a-t-il ironisé, je ne peux garder le silence lorsque le président d’un parti déclare s’être contenté d’un nombre (de portefeuilles ministériels) et avoir opposé un veto contre certains ministres corrompus en les remplaçant par des ministres “intègres”, sans les citer.