Le gouvernement a travaillé dans un climat de forte pression et a subi de “tirs amis” plus forts encore que ceux de l’opposition, a déclaré le chef du gouvernement Youssef Chahed lors de la séance plénière organisée lundi à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour un vote de confiance aux nouveaux membres du gouvernement proposés lors du remaniement opéré le 5 novembre 2018.
Une pression, a-t-il ajouté, qui a perturbé l’action du gouvernement et crée une situation ambigüe, faisant régner un climat malsain pour la démocratie.
Une situation qui ne pouvait plus continuer, a-t-il dit, d’où la décision d’opérer un remaniement qui devrait mettre fin à la crise politique actuelle. Le but étant de lever le flou marquant la scène politique et de clarifier la situation: qui est avec le gouvernement et qui s’y oppose, a lancé le chef du gouvernement.
Car, a-t-il expliqué, plusieurs parties qui se disent représentées dans le pouvoir œuvrent en réalité contre le gouvernement et ne ratent aucune occasion pour perturber et entraver son action.
Le remaniement auquel on a procédé s’est fait dans le respect total de la Constitution, a affirmé Youssef Chahed. Une Constitution qui autorise le chef du gouvernement à choisir les ministres et les secrétaires d’Etat tant que cela ne concerne pas les portefeuilles des Affaires étrangères et de la Défense.
Youssef Chahed a dit approuver, à cet égard, les récentes déclarations du président de la République Béji Caïd Essebsi pour avoir affirmé la primauté de la Constitution et le respect de ses dispositions. Cela constitue l’unique sortie de toute crise politique, a-t-il dit, affirmant “n’avoir jamais eu l’idée de porter atteinte au chef de l’Etat ou de sous-estimer les prérogatives qui lui sont dévolues”. “Au contraire, a-t-il tenu à préciser, je suis plus que convaincu de l’importance de poursuivre la coopération entre le gouvernement et le chef de l’Etat dans l’intérêt supérieur de la nation”.
“Qualifier le remaniement de complot est irresponsable”, a regretté Youssef Chahed, soulignant son attachement à la Constitution et à l’article 3 qui stipule que le peuple est le titulaire de la souveraineté et la source des pouvoirs. Il les exerce à travers ses représentants élus.
“Tout le monde parle d’une crise gouvernementale. Mais la réalité est tout autre”, a indiqué le chef du gouvernement. La vérité, est qu’il y a une crise politique au sein même de la classe politique qui a eu des conséquences sur l’action gouvernementale durant la période passée.
“Nous avons tout fait pour éviter au pays et au gouvernement les effets négatifs des tiraillements politiques et avons fait en sorte que le gouvernement puisse continuer à travailler normalement malgré le temps pris par ces tiraillements”, a dit Youssef Chahed.