Tunisie : L’avocat est tenu au secret professionnel pour ce qui est de la déclaration des soupçons de blanchiment

Le président de l’Ordre national des avocats de Tunisie, Ameur Meherzi a souligné mercredi que l’avocat est tenu au secret professionnel et s’oblige à défendre les intérêts de ses clients même s’ils font l’objet de présomptions de corruption financière et de blanchiment d’argent.

Le bâtonnier de l’Ordre des avocats s’exprimait en marge d’une journée d’étude sur “le rôle de l’avocat dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent”, organisée par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), en collaboration avec l’Ordre national des avocats et la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF).

Le secret professionnel est garanti par la Constitution, a insisté le bâtonnier. En ce qui concerne le rôle de l’avocat, a-t-il ajouté, on ne peut en aucune manière imposer une loi pour la levée du secret professionnel.

Pour sa part, le président de l’INLUCC, Chawki Tabib a estimé que la lutte contre la corruption commande de conjuguer tous les efforts. Selon lui, les avocats sont appelés à s’acquitter de leur rôle dans ce domaine surtout que le phénomène de la corruption a touché pratiquement tous les secteurs et se propage dans les rouages de l’Etat.

La journée d’étude, a-t-il expliqué, vise à trouver une approche qui garantit le droit de l’avocat à protéger le secret professionnel et en même temps à révéler les crimes de blanchiment d’argent.

Le juge au Pôle judiciaire et financier, Mohamed Kamoun a estimé, quant à lui, que selon la loi, l’avocat est dans l’obligation de déclarer les soupçons de blanchiment.

D’après lui, le plus important en Tunisie est d’appliquer les lois. La loi relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent prévoit l’obligation de déclarer les soupçons de blanchiment, a-t-il rappelé.