Tunisie : Jeter les ordures par terre, est-ce un acquis de la «Révolution printanière» ?

Une révolution culturelle, c’est de ça que la Tunisie a besoin. On ne décrète pas un peuple mûr pour la démocratie et citoyen parce que des puissances étrangères adossées à des opportunistes, des vendus, des rancuniers et autres traîtres ont décidé d’abattre un régime qui ne sert plus leurs intérêts dans la région et qui plus est sans une alternative convaincante et valable au service du peuple et de la patrie !

La Tunisie est aujourd’hui au plus bas, économiquement, politiquement, socialement et environnementalement. Les chefs des districts municipaux paraissent inconscients de l’importance de leurs missions, ou pire ne savent pas comment agir face à une situation donnée. Plus que des formations dans la mobilisation des électeurs, ont-ils reçu des formations juridiques pour réagir rapidement aux dépassements des uns et des autres ?

 

Jeter les ordures par terre, est-ce un acquis de la «Révolution printanière»?

Au Lac 1, une cité résidentielle où les villas s’achètent et se vendent à des millions de dinars et où les sièges des chancelleries étrangères sont de plus en plus nombreux, les déchets remplissent les rues ! Devant l’ambassade d’Irak, par exemple, un dépotoir ! Une défaillance des services municipaux? Une absence de la police municipale ? Une police du reste malmenée parce que l’Etat a perdu autorité et pouvoir cédés au profit des mafias et des bandits ?

La loi stipule qu’après avertissement, les services municipaux peuvent assener des amendes de 60 dinars aux riverains qui jettent leurs ordures par terre au lieu de les mettre dans les bennes à ordures dédiées. Quand est-ce que cette loi sera mise en application ? Ce matin même (12 septembre 2018) en pleine Rue Lac Victoria (voir photos), des ordures remplissaient le bas-côté de la rue alors qu’à 5 cm les bennes sont vides ! Il a fallu appeler la chef du district El Khadra pour que les agents municipaux procèdent au nettoyage de la place. Mais est-ce la solution ?

Ce qui se passe dans notre pays est devenu surréaliste, rien à voir avec, en principe (sic) notre éducation ! A ce point les Tunisiens sont devenus sales et indifférents aux espaces publics ? Inconscients de la dangerosité de ces pratiques sur la salubrité publique et les risques qui peuvent s’en suivre quant à la propagation de fléaux tels le choléra et la peste ?

Devons-nous attendre que ces fléaux se déclarent pour agir ?

D’ailleurs, un de nos compatriotes vivant en France a entendu dire des touristes français il n’y a pas si longtemps : «Deux choses ont attiré notre attention dernièrement en Tunisie : le nombre incalculable des cafés mais surtout la saleté des rues». Il s’agit apparemment des touristes qui viennent régulièrement visiter notre pays, qui semblent déçus par cette nouvelle ambiance.

Donc, si certaines gens sont incapables de respecter les règles élémentaires d’hygiène et de préserver l’environnement, il n’y a que les mesures coercitives qui peuvent imposer la discipline et le respect des lois.

Un administré qui transgresse la loi doit assumer sa responsabilité face à l’exercice de la puissance publique. Démocratie ne rime pas avec chaos et anarchie, autant elle protège les droits, autant elle implique des devoirs et des obligations !

Grands temps de changer de comportement s’agissant de notre environnement ! Quant à ceux qui se complaisent dans les pratiques irrespectueuses de l’environnement et la saleté, eh bien, c’est par force de loi qu’ils doivent apprendre le civisme et la citoyenneté !

Car face à la «bédouinisation» rampante de notre société, il n’y a que la force de la loi qui peut corriger le tir !

A.B.A