Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+)

L’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+)est fortement indignée par les propos diffusés le 1er septembre 2018 sur certains réseaux sociaux de Mme Rahma Rachdi, biologiste et fonctionnaire dans le secteur de la santé publique.

Dans cette publication, Mme Rachdi se disant soucieuse « de la santé de notre peuple et de nos enfants » appelle à instaurer un « certificat d’aptitude avec bilan sanguin (sérologique) » au personnel du marché « (poissonnier, boucher …) ». Elle justifie cet appel par le fait qu’elle a remarqué « l’embauche de beaucoup d’africaines ».

L’ATP+ s’inquiète de ces propos fortement discriminants qui vont complètement à l’encontre des fondamentaux des droits de l’Homme énoncés dans notre constitution.  Elle rappelle le droit de toutes personnes à la vie, à la dignité, à la non-discrimination, au voyage et l’immigration, au travail, à l’accès aux soins et à l’éducation, quelque-soit leurs origines, ethnies, races, couleurs, genres et maladies dont elles sont affectées. Il faut préciser que les affections citées dans ses propos, sont des maladies transmissibles et non contagieuses. Ainsi, le respect des précautions universelles d’hygiène appliquées aux produits alimentaires, est largement suffisant pour empêcher leurs transmissions.

Les professionnels de santé connaissent très bien que le dépistage sérologique des maladies est basée sur certains principes universels dont le consentement (dépistage volontaire), la confidentialité etles conseils. Ainsi, il est immoral et illégal de soumettre une personne à un test de dépistage à son insu ou da façon coercitive.

Par ailleurs, le code du travail en Tunisie stipule que l’examen médical d’aptitude à l’emploi est effectué gratuitement par le médecin du travail. Cet examen comporte le cas échéant les examens cliniques, radioscopiques et le laboratoire (Article 62) qui n’inclut pas la sérologie VIH et des hépatites. En aucun cas, il est mentionné que ces examens sont imposés, doivent être pratiqués à l’insu de la personne et de manière coercitive et discriminante. Le consentement et la communication des résultats dans le respect du secret médical sont parmi les droits fondamentaux.

Ainsi, ces propos discriminants, ségrégatifs et inadmissibles sont à bannir dans un pays où sa constitution réserve à toutes les personnes, sans aucune distinction, le droit au travail dans le respect de la dignité et en dehors de toute discrimination, dans le respect de la législation en vigueur.

L’ATP+ demande à plus de modération, prudence et retenue sur les réseaux sociaux et appelle à résoudre les problèmes de santé et de prévention à travers une approche scientifique et dans le respect des droits Humains. Elle interpelle aussi les autorités concernées à réagir officiellement sur ces propos.

 

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