Le scandale des enregistrements au Pérou, qui a causé la chute du président de la Cour suprême et du ministre de la Justice, touche désormais le président de la fédération de football qui a refusé de démissionner lundi après la révélation d’entretiens douteux avec un juge.
“Tout ce que j’ai fait, c’est donner des informations, rien d’autre”, a déclaré le président de la Fédération péruvienne, Edwin Oviedo, répondant à la divulgation de ses conversations téléphoniques avec le juge de la Cour suprême Cesar Hinostroza, suspendu après le déclenchement de l’affaire.
En fonction depuis janvier 2015, M. Oviedo a nié avoir aidé le juge à acheter des billets pour la Coupe du Monde en Russie, dont la première participation de l’équipe nationale depuis 36 ans avait déclenché les passions au Pérou.
“Je rejette le fait d’avoir offert des voyages, des billets pour des matches, un logement ou tout autre avantage inapproprié aux juges, procureurs ou autres autorités afin de recevoir une compensation de quelque nature que ce soit”, a déclaré M. Oviedo dans un communiqué.
Depuis le 8 juillet, le système judiciaire péruvien est plongé dans un scandale à la suite de la diffusion d’enregistrements audios où des juges négociaient les peines de prévenus.
Le scandale avait déjà atteint le football péruvien la semaine dernière, avec la diffusion d’une conversation téléphonique dans laquelle l’ex-international Teofilo Cubillas demandait l’aide du juge Hinostroza pour un fugitif condamné à 16 ans de prison.
En réponse au scandale, le président péruvien Martin Vizcarra a lancé une vaste réforme judiciaire et annoncé un référendum pour la légitimer.
La diffusion de ces enregistrements a provoqué la démission du président de la Cour suprême, Duberli Rodriguez, il y a 10 jours. Il a également coûté son poste au chef du Conseil judiciaire, Orlando Velasquez, qui nomme les juges et les procureurs, ainsi qu’au ministre de la Justice, Salvador Heresi.
Ce nouveau scandale d’enregistrements au Pérou rappelle ceux qui ont entraîné la chute du président Alberto Fujimori en 2000, la démission du président Pedro Pablo Kuczynski en mars dernier et la suspension en juin du député Kenji Fujimori.