La plénière de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), consacrée à l’élection du nouveau président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), a été levée vendredi soir faute de quorum.
Le président de la séance et premier vice-président de l’ARP, Abdelfateh Mourou, a indiqué que la question sera soumise au président de l’Assemblée samedi.
Avant le coup d’envoi des travaux de la plénière, le bloc parlementaire Al Horra a décidé de la boycotter, estimant qu’elle “n’est pas réglementaire et pose plus d’une problématique”. Il s’était retiré auparavant des réunions du bureau de l’Assemblée consacrées aux délibérations sur ce dossier.
Il a fait valoir que la problématique sur la démission du président de l’ISIE porte sur le vide réglementaire pour considèrer cette démission comme une fin de mission à la tête de l’instance seulement tout en conservant l’adhésion comme membre ou s’il s’agit d’une démission définitive de l’ISIE.
Al Horra a indiqué avoir demandé la tenue d’une séance pour trancher cette question, rappelant que l’instance connait une vacance de trois postes, avant la démission du président, et estimant impératifi de traiter cette question avant l’élection du nouveau président.
Le bloc de l’UPL a annoncé également son boycott de la plénière “pour des procédures formelles et objectives”, affirmant qu’il était préférable de combler les trois postes vacants avant l’élection du nouveau président. Il a fait valoir également que les trois nouveaux membres à élire ont le droit de se porter candidats à la présidence.
Il s’est opposé aussi à l’élection du président en présence d’une seule candidature (Nabil Bafoun), appelant l’ARP à assumer ses responsabilités face aux accusations lancés par le président démissionnaire.
Le bloc “allégeance à la patrie”, représenté par Hajer Becheikh Ahmed, a rappelé les crises à répétition de l’ISIE, ce qui implique, à son avis, de tenir une audition et de procéder ensuite à l’élection des trois membres.
Mais pour le député d’Ennahdha, Habib Khader, il importe d’élire le président de l’ISIE avant les vacances parlementaires qui se poursuivront deux longs mois à partir de fin juillet.
Le députe du Front Populaire, Ahmed Seddik, a appuyé cette thèse “afin que l’ISIE ne reste pas paralysée deux mois”. Il a fait valoir que l’élection n’annule pas un examen de la situation au sein de l’instance.
“Tout retard dans l’élection du président de l’ISIE nuira au calendrier électoral et perturbera les élections de 2019”, a-t-il estimé.
La séance plénière pour l’élection du nouveau président de l’Instance a débuté vendredi en présence de 76 députés, alors que le vote exige un total de 109 députés pour atteindre le quorum. Le nombre final a été réduit à moins de 76 députés après le boycott de la séance par les autres députés.