.Le Tribunal de première instance à Sidi Bouzid a abrité, vendredi, la première audience, dans la région, consacrée à l’examen des dossiers soumis, par l’Instance vérité et dignité, à la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de justice transitionnelle.
Il s’agit de l’affaire relative aux événements de Menzel Bouzaiene du 24 décembre 2010 qui avaient enregistré la mort du premier martyr de la Révolution tunisienne, Chawki Nasri.
Un deuxième martyr, Mohamed Amri, a succombé à ses blessures, quatre jours après ces événements.
Tous les accusés étaient absents de l’audience qui s’est ouverte en présence des familles des victimes, des citoyens touchés par les événements de Menzel Bouzaiene, ainsi que des représentants de plusieurs organisations nationales (Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Union Régionale du Travail, Conseil de l’Ordre des avocats, Organisation contre la torture en Tunisie).
Les avocats des familles des victimes ont demandé de se porter partie civile et de reporter l’examen du dossier afin de convoquer une nouvelle fois les accusés et de les amener à la barre, ” même par la force, s’il le faut “. Ils ont, également, demandé d’auditionner le président de la République au sujet des snipers.
Le secrétaire général de la LTDHA, Bechir Labidi, a déclaré à l’agence TAP que ce procès est très symbolique non seulement pour les gens de Sidi Bouzid mais, aussi, pour tous les Tunisiens, du fait que les événements de Menzel Bouzaiene évoquent la mort du premier martyr de la Révolution et marquent les derniers jours du régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali.
C’est aussi un message à tous ceux qui tenteraient de porter atteinte aux droits de l’Homme, ajoute-t-il.
Nawel Amri, sœur du martyr Mohamed Amri, indique pour sa part, que sa famille attend toujours la vérité sur la mort de son frère, après des années de procès et de déplacement d’un tribunal à l’autre et exige la réhabilitation de toutes les familles de martyrs et de toutes personnes touchées par les événements de la Révolution tunisienne.