La poursuite de la diffusion de la caméra cachée “Shalom”, lundi soir, l’émission diffusée durant le mois de Ramadan sur la chaine de télévision privée Tounesna, malgré la décision de justice de la suspendre, est du au fait qu’elle a été prise à la fin des horaires administratifs, a indiqué Zouhaier Hamdi, secrétaire général du Courant populaire.
Les principaux concernés n’ont pas été informés, a-t-il déclaré mardi à l’agence TAP, précisant que toutes les procédures administratives ont été parachevées et la chaîne a été informée aujourd’hui par la décision du tribunal.
La chambre des référés au Tribunal de première instance de Tunis a décidé lundi de suspendre l’émission “Shalom”, avait annoncé à l’agence TAP le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis Sofien Selliti.
Le Courant populaire avait déposé, vendredi dernier, une requête auprès du président du Tribunal de première instance de Tunis, appelant à la suspension urgente de l’émission.
Le parti estime, dans sa requête, que l’émission est une forme de normalisation avec l’ennemi sioniste, faisant observer que la réaction de certains invités a constitué une atteinte à la souveraineté nationale et une grave violation de la sécurité nationale et des dispositions de la Constitution.
Mercredi dernier, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a décidé la modification du générique de l’émission en question, en retirant le drapeau de l’entité sioniste du décor.
L’instance a également appelé la chaine de télévision à retirer l’épisode de la caméra cachée diffusé le 21 mai 2018 de son site électronique officiel et de l’ensemble de ses pages sur les réseaux sociaux.
Car, selon la HAICA, cet épisode comporte une violation de la dignité de l’homme, dans la mesure où l’invité est contraint, en présence d’une personne armée, d’avoir une position favorable à la normalisation.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) avait, de son côté, critiqué l’émission qui constitue “une violation criante de l’éthique journalistique”.
“L’émission n’a aucun rapport avec le travail journalistique.
Elle ne répond ni aux normes du journalisme d’investigation ni à celles des émissions de divertissement à l’instar de la de caméra cachée”, a regretté le Syndicat.