Tunisie – Municipales 2018 : Rapport préliminaire de ATIDE sur la campagne électorale

La campagne électorale des élections municipales se déroule à un rythme relativement lent, se limitant aux week-ends, a estimé l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) dans son rapport préliminaire sur l’observation de la campagne qui a démarré le 14 avril.

Les activités électorales reflètent d’importants écarts au niveau des moyens financiers des différentes listes candidates, selon ATIDE qui a déployé 300 observateurs à travers le pays dans 20% des 350 circonscriptions électorales.

“Ces écarts sont particulièrement clairs entre les listes des partis et les listes indépendantes, dont un grand nombre n’a jusqu’à ce jour organisé aucune activité”, précise l’association.

Plusieurs irrégularités ont été relevées par les observateurs au cours de la première moitié de la campagne dont notamment les infractions liées à l’affichage (arrachage des affiches et programmes électoraux, affichage en dehors des espaces prévus, etc), la publicité politique, le non-respect de l’obligation d’informer l’IRIE de la tenue d’une manifestation et l’utilisation des ressources de l’administration publique.

D’autres infractions électorales ont été également relevées, à savoir l’exploitation d’enfants et de jeunes pour la campagne, des cas de violence verbale et physique lors de rassemblements politiques à Kébili, à Gabes et Midoun et plusieurs infractions liées aux réseaux sociaux.

Au vu de ces dépassements, ATIDE recommande d’adopter la transparence par la publication régulière et quotidienne de toutes les irrégularités constatées, renforcer l’équipe de surveillance afin que les réunions ou rassemblements puissent être surveillés avec plus de rigueur, mettre un terme à la publicité politique et la prise de dispositions légales contre toute violation du principe d’impartialité.

L’Association recommande aussi aux médias audiovisuels de faciliter la communication aux personnes handicapées (langue des signes) et à l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) d’interdire l’utilisation des téléphones portables aux observateurs se trouvant à l’intérieur du bureau de vote.