Tunisie : Des politiques et des activistes de la société civile se rassemblent devant le parlement

Des activistes de la société civile et des représentants de partis politiques se sont rassemblés, lundi, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour réclamer la prolongation du mandat de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) et ne pas saper le processus de justice transitionnelle.

La décision de la prolongation ou non relève des prérogatives de l’instance, ont-ils souligné, estimant que la prolongation est nécessaire pour le parachèvement des travaux de l’IVD et la présentation de son rapport final.

Selon Béchir Khalfi, membre de la coalition civile pour le soutien du processus de justice transitionnelle, ce rassemblement devant le parlement se veut une réponse aux déclarations d’une députée qui a “menacé les victimes de la dictature de les renvoyer en prison”.

“En cas de suspension du processus de la justice transitionnelle, une nouvelle étape militante pour rétablir les droits des victimes sera alors entamée, éventuellement le recours à la justice internationale et à la grève de la faim”, a-t-il prévenu.

De son côté, Tarak Kahlaoui du parti Al-Irada a indiqué que “le litige au sein du parlement au sujet de la décision prise par l’IVD de prolonger son mandat a été provoquée par des partis comme le mouvement Nidaa Tounes et ses alliés dans le but de transgresser la loi”.

Il a estimé que le problème de ces partis ne réside pas en la personne de la présidente de l’instance, Sihem Ben Sedrine, mais avec tout le processus de justice transitionnelle.

Les travaux de la séance plénière consacrée à l’examen de la prolongation du mandat de l’IVD ont repris, lundi, en présence de la présidente de l’instance Sihem Ben Sedrine. Aussitôt entamée, la séance a été levée pour dix minutes à la demande du député, président du bloc parlementaire du Front Populaire, Ahmed Seddik.

Samedi, le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a décidé de lever la séance et de poursuivre les travaux lundi, suite à une proposition de Noureddine Bhiri, président du groupe parlementaire d’Ennahdha.

La plénière du samedi avait démarré dans une ambiance électrique avant d’être interrompue à maintes reprises. Le litige concernait les modalités de décompte de la présence des députés.