Moez Mrabet demande à Mohamed Zine El Abidine de présenter des preuves de “ses propos et allégations” à l’ARP

Un bon nombre d’activistes culturels et des membres de la commission de soutien à l’ancien directeur du Centre culturel international de Hammamet Moez Mrabet ont, lors d’une conférence de presse tenue vendredi matin au siège du syndicat national des journalistes tunisiens, appelé à enquêter au sujet des “allégations portées par le ministre des affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine accusant Moez Mrabet de corruption”. Ils ont également appelé le ministre à présenter des preuves tangibles au sujet de ses propos dans les différents médias et lors de son audition à la chambre des représentants du peuple (ARP) à la fin du mois de novembre dernier.

Mohamed Haoual, coordinateur du réseau associatif à Hammamet qui regroupe 26 associations dans la région a parlé de l’activité du réseau depuis deux ans et de la participation de la société civile dans la région aux programmes du Centre en vue de promouvoir et de diversifier son champs d’action faisant remarquer que le travail judicieux et sérieux présenté par Moez Mrabet et tout le personnel du CCIH est le leitmotive qui a poussé toutes les composantes de la société civile et des partis de diverses sensibilités à soutenir le Centre et contrer la décision du ministère de baisser son budget pour la prochaine année.

L’avocat de Moez Mrabet, Yassine Labib a, de son coté, estimé que le limogeage du directeur du Centre alors qu’il est détaché du ministère de l’enseignement supérieur sans attendre la réponse de son ministère au sujet de la fin de son détachement est une violation de la loi. Il a, à ce propos, révélé qu’il a formulé une requête auprès du Tribunal Administratif pour annuler la décision de limogeage et ce, “non pas parce que Moez Mrabet est attaché à son poste mais en signe de respect de la loi et de refus du retour aux anciennes pratiques” selon ses dires.

Evoquant les accusations de corruption, il a indiqué “le ministre n’a pas fourni de preuves aux députés et à l’opinion publique dans ce sens” faisant observer que l’inspection générale, la seule structure apte à fournir de telles preuves, n’a jusqu’a aujourd’hui effectué aucune inspection dans ce sens.

Plusieurs présents parmi le personnel du Centre ont présenté des données qui témoignent de la mutation qualitative entreprise par le CCIH durant les deux dernières années sous la direction de Moez Mrabet, une évolution marquée par son ouverture sur son environnement à l’échelle nationale et internationale qui s’est traduite par différents partenariats. Faisant part de leurs fortes craintes, ils se sont interrogés sur l’avenir du Centre et de sa future vocation et programmation à la lumière de la baisse énorme de son budget

De son côte Moez Mrabet a accusé le ministre des affaires culturelles qui selon ses dires ” essaie de mettre les bâtons dans les roues devant tout un projet et de mettre sa main mise sur le Centre, qui est une institution juridiquement indépendante (EPNA)” mentionnant que d’anciens conflits existent entre les deux parties depuis que Mohamed Zine el Abidine était directeur du festival international de Carthage depuis deux ans, une période au cours de laquelle le festival international de Hammamet a connu un franc succès bien qu’il ne disposait pas d’un budget comme celui accordé au festival de Carthage.

Le producteur et acteur culturel Habib Belhedi a mentionné que le limogeage du directeur du CCIH est une tentative de faire échouer tout un projet ambitieux et réussi comme celui du CCIH.