Tunisie : Le président de la LTDH dit craindre un recul des libertés

Le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Jamel Moslem a dit craindre un recul des libertés et des droits humains en Tunisie estimant que le retard pris dans l’installation des instances constitutionnelles particulièrement de la Cour constitutionnelle, risque d’entraver le processus de transition démocratique.

Intervenant à Tunis lors d’une conférence organisée à l’occasion du 40e anniversaire de la Ligue, Jamel Moslem a fait remarquer que les tiraillements politiques qui prévalent en Tunisie ont un impact négatif sur l’indépendance des instances.

Moslem a, par ailleurs, évoqué la situation humanitaire ” critique ” des émigrés tunisiens qui ont franchi illicitement la frontière vers l’autre rive de la Méditerranée, assurant que la Ligue œuvre sans relâche à défendre leurs droits.

S’agissant de la décision du président américain Donald Trump de reconnaitre Al-Qods, capitale d’Israël, Moslem a indiqué que la LTDH va se mobiliser avec ses partenaires régionaux pour faire pression sur les Etats-Unis et revenir sur cette décision.

Moslem a qualifié de ” très honorable ” la position des forces vives tunisiennes envers la cause palestinienne.

De son côté, le président de l’Institut arabe des droits de l’Homme (IADH), Abdelbasset Ben Hassan a souligné la nécessité de préserver les libertés en Tunisie, notant que l’instauration d’un système global des droits de l’Homme en Tunisie est tributaire de l’installation de toutes les instances constitutionnelles.

” Le parachèvement de la mise en place des instances démocratiques qui assument pleinement leur rôle de régulation est le meilleur moyen de protéger l’Etat contre toute forme de dictature”, a-t-il lancé.

Pour sa part, Emna Guellali, directrice du bureau de Tunis de Human Rights Watch a fait état de l’existence de cas de torture en Tunisie, particulièrement dans les centres de détention, dénonçant la persistance de telles pratiques et le traitement réservé à certains détenus.

” Bien que la pratique de la torture ne soit pas une politique délibérée en Tunisie, ce phénomène existe encore dans ces centres de détention “, a-t-elle poursuivi