Une journée de colère et de deuil a été observée, ce mercredi, à Bir Ali Ben Khelifa (gouvernorat de Sfax), après la mort de douze jeunes issus de la région, dans le naufrage d’un bateau d’émigrés clandestins survenu, le 8 octobre 2017, suite à une collision avec un patrouilleur de la marine nationale, au large de Kerkennah.
Une grève générale décrétée par l’union locale du travail (ULT) a paralysé, mercredi, la quasi-totalité des services publics (administration, transport en commun, établissements scolaires) et une partie du secteur privé, à l’exception du service des urgences à l’hôpital local, ainsi que des pharmacies et des boulangeries. Selon le secrétaire général de l’Union locale du travail, Habib Letaief, la grève a enregistré un taux de réussite de près de 100%.
Ce mouvement, dit-il, est un message fort de la population de Bir Ali Ben Khelifa au gouvernement, contre la marginalisation de la délégation et pour défendre le droit à une vie digne.
Les grévistes exigent des poursuites judiciaires à l’encontre des responsables de ce douloureux accident, ajoute Letaief.
Une grande marche à laquelle ont pris part les proches des victimes, ainsi que le collectif de défense, des syndicalistes et des représentants de la société civile a sillonné les principales artères de la ville, à partir du local de l’ULT jusqu’au siège de la délégation.
Depuis le naufrage du bateau, trente-huit rescapés (issus de différentes régions) ont été secourus et 46 corps ont été repêchés.
Le juge d’instruction militaire chargé du dossier a désigné un expert civil pour en déterminer les causes.
Selon un communiqué de l’Agence générale de la justice militaire, rendu public le 17 octobre 2017, l’enquête se poursuit à un rythme soutenu pour connaitre les causes de l’accident et déterminer les responsabilités quelle que soit leur origine.