La situation des abattoirs en Tunisie est catastrophique

Le président du Conseil National de l’Ordre des Médecins Vétérinaires de Tunisie, Ahmed REJEB, a affirmé mardi, que la situation des abattoirs “est catastrophique et préoccupante”.

Lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ordre des médecins vétérinaires à Tunis, il a souligné que près de la moitié du bétail est abattue dans les circuits parallèles, ce qui constitue un danger pour la santé du citoyen, précisant que la production de viande rouge a atteint 125,8 mille tonnes, en 2016 en Tunisie.

Rejeb a considéré que le médecin vétérinaire “travaille dans des conditions difficiles et déploie des efforts importants pour fournir des viandes aptes à la consommation, malgré la situation lamentable des abattoirs”.

Il a critiqué la lenteur dans la mise en oeuvre par les autorités concernées, du plan directeur de mise à niveau des abattoirs, prévu pour la période 2010/2015, ajoutant que le décret gouvernemental n°360, en date du 1er mars 2010, qui stipule la création de 9 nouveaux abattoirs conformes aux normes ainsi que la mise à niveau et la réhabilitation de 51 abattoirs, n’a pas été appliqué après 7 ans.

Le vice-président du CNOMVT, Abdelkrim SELMANE, a souligné que les abattoirs sont dépourvus des conditions d’hygiène les plus élémentaires, précisant que la Tunisie compte 206 abattoirs dont 46 ont été fermés. La décision a été prise de fermer la moitié des abattoirs restants.

Il s’est insurgé contre “les tentatives de diabolisation des médecins vétérinaires qui travaillent dans le secteur des viandes et abattoirs”, estimant que la situation des abattoirs est due à la privatisation de leurs gestion alors qu’ils étaient auparavant sous la tutelle des municipalités, lesquelles exerçaient un contrôle sanitaire rigoureux.

Salmane a assuré que les abattoirs existant actuellement en Tunisie, n’ont pas d’agrément sanitaire, lequel impose des critères d’hygiène bien précis.

Plusieurs médecins vétérinaires, présents à cette conférence de presse, ont été unanimes à souligner la situation dangereuse des abattoirs en Tunisie surtout en l’absence des conditions sanitaires nécessaires.

L’ordre des médecins vétérinaires a, par la suite, publié un communiqué dans lequel il affirme la détermination des vétérinaires à appliquer la loi et à respecter leurs engagements professionnels malgré les conditions difficiles dans lesquelles ils exerçent.