Du jazz nordique à Tunis avec deux trio suédois et autrichien

Comme plusieurs de ses compatriotes parmi les artistes les plus connus, Jay Jay Johanson chante en anglais, une langue que beaucoup de suédois adoptent dans la chanson.

La scène du jazz suédois est encore une fois de retour au festival Jazz à Carthage avec ce crooner scandinave. Après les artistes Fredrika Stahl et Peter Von Poehl en 2014, place à Jay Jay Johanson, de son vrai nom J?je Johanson, qui s’est produit mardi soir dans un nouveau concert de ce 12ème épisode du festival.

Jay Jay se place dans cette lignée d’artistes complets, une tendance très en vogue en Occident. Auteur-compositeur-interprète, né il y a prés d’un demi siècle, en 1969 en Suède, cet artiste garde toujours son allure juvénile.

Entre une carrière d’architecte et celle d’artiste, il finit par céder à sa grande passion, la musique. Très familiarisé depuis l’enfance avec les instruments de musique, tels que la clarinette et le saxophone, la musique demeure pour lui un domaine qui n’est au final pas trop loin de celui pour lequel il était prédestiné.

Le jazz, un style particulièrement proche de l’artiste depuis l’adolescence, a beaucoup inspiré l’enfant nordique dans ses compositions. Sa musique est comme la définissent certains critiques, un genre insaisissable entre rock, trip hop et danse floor. Son oeuvre est le fruit d’arrangements de sons électroniques mêlés au jazz.

La soirée du mardi a débuté avec un trio autrichien, un pays qui a toujours été présent à Jazz à Carthage, notamment dans les trois dernières éditions qui ont vu se produire des artistes comme Mutua project (2014), David Helbock Trio (2015), Kompost 3 (2016).

Très communicatif sur scène, le trio autrichien Mario Rom’s INTERZONE, a donné une prestation instrumentale en première partie du concert. Composé de Mario Rom, Lukas Kranzelbinder et Herbert Pirker, ce trio est considéré en Europe comme étant l’un des groupes les plus promoteurs de la scène Jazz du moment.

Ce trio dont la musique est un pur panaché de jazz traditionnel et moderne, se produit un peu partout dans le monde, de l’Europe, à l’Asie et jusqu’en Amérique Latine. Il ont même été au Qatar pourtant ils ne gardent pas un bon souvenir de leur voyage qui s’est soldé par une annulation à la dernière minute, raconte avec humour, sur scène, l’un des musiciens du groupe.

Ni la chaleur et la douceur du crooner suédois, ni les mélodies instrumentales du trio autrichien n’ont vraisemblablement eu l’effet que d’autres artistes ont pu avoir sur le public. Encore une fois Jazz à Carthage draine un bon nombre de mélomanes du Jazz sauf que le concert n’a pas pu faire transmettre l’énergie auprès des téléspectateurs.

En attendant les prochains concerts, les noctambules du saxophone et de la trempette auront une multitude de choix entre sonorités marocaine, algérienne, tunisiennes, espagnoles, italiennes et américaines. Jazz à Carthage continue ce soir sous tout un autre registre musical, avec l’Italien Raphael Gualazzi et le groupe espagnol Chambao.