Patrimoine de Tunisie, mémoire du temps, miroir du présent

La richesse et la diversité du patrimoine tunisien étaient au centre du débat animé par des universitaires lors des journées du patrimoine tunisien qui se tiennent les 22 et 23 avril à Paris.

Placées sous le thème  Patrimoine de Tunisie, mémoire du temps, miroir du présent , ces journées sont organisées par le laboratoire Patrimoine de l’université de la Manouba en collaboration avec la Fondation de la maison de Tunisie.

Miroir de la civilisation tunisienne trois fois millénaire, le patrimoine tunisien est riche et varié. Il suscite davantage d’intérêt, notamment auprès des universitaires qui se penchent sur l’étude et la mise en valeur de différents sites et monuments en Tunisie.

Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba indique dans une déclaration à l’agence TAP que tous les acteurs en Tunisie doivent porter un intérêt au patrimoine. Il nous appartient tous, société civile et universitaires de porter un intérêt au patrimoine et de le protéger car l’Etat ne pourra pas à lui seul, mener cette opération, a-t-il relevé.

D’ailleurs, l’organisation de ces journées à Paris s’inscrit dans le cadre de sensibilisation des Tunisiens qui vivent en France de la valeur et de la richesse du patrimoine tunisien, a-t-il précisé.

Habib Kazdaghli a présenté dans son intervention sur la mémoire de nos diasporas, un patrimoine en construction, une idée sur les différents sites où les communautés juive, chrétienne, grecque, russe…ont vécu en Tunisie ainsi que le patrimoine qui témoigne de leur histoire. La société tunisienne est colorée, elle est composée de différents fragments, a-t-il indiqué.

Le directeur du laboratoire patrimoine, Abdelhamid Largueche, a fait une lecture de la relation entre le patrimoine et l’histoire. Il a insisté par ailleurs, sur l’importance de faire de la valorisation du patrimoine une question sociale dans le sens où elle doit être une préoccupation de tous.

L’enseignante Boutheina Ben Baaziz a présenté la recherche faite par le laboratoire ainsi que les sites proposés pour qu’ils soient classés par l’Unesco comme patrimoine mondial. L’enseignante a notamment, parlé de la synagogue de Ghriba et du site de Bouhedma, rappelant que le rôle du laboratoire consiste en la formulation de recommandations aux autorités.

De son côté, l’historienne Dalenda Largueche, a précisé que le laboratoire s’est ouvert ces dernières années sur son environnement pour faire impliquer la société civile dans différentes actions.

L’universitaire Jacques Alexandropoulos a parlé de la réception de l’antiquité tunisienne aujourd’hui et ce, en retraçant la valeur du patrimoine sous les régimes de Habib Bourguiba et de Ben Ali.

Jacques Alexandropoulos a aussi évoqué la particularité tunisienne par rapport aux autres pays de la région arabe et qui est marquée par l’ouverture. Il a aussi indiqué que les jeunes font face aujourd’hui à plusieurs difficultés pour mieux comprendre et analyser la richesse du patrimoine tunisien à cause de la langue des textes d’origine.

Placées sous le patronage du président de la République, les journées du patrimoine tunisien à Paris sont marquées par la décoration de personnalités françaises, de la science, de la culture et des amis de la Tunisie.

Une exposition baptisée Sacrée Tunisie est également organisée à cette occasion. Deux tables rondes seront organisées le samedi 23 avril pour parler de la Tunisie à travers l’écriture romanesque et de la Tunisie à travers les écrits des historiens.