Assassinat de Brahmi : La défense accuse le ministère de l’Intérieur et la justice d’obstruction à la vérité

MOHAMED-BRAHMI- Me Abdennaceur Aouini, avocat de la défense dans l’affaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi, a accusé le ministère de l’Intérieur d’avoir dissimulé un document provenant des Renseignements américains et comportant des éléments pouvant être utiles à l’enquête.

« Le ministère de l’Intérieur a dissimulé un document qu’il a reçu le 26 juillet 2013 de la part des renseignements américains, comportant une mise en garde contre l’assassinant d’une personnalité politique, et une notification de la disponibilité de données sur les parties impliquées dans l’assassinat de Brahmi », a déclaré Abdennaceur Aouini lors d’une conférence de presse sur la question, organisée, mercredi, au siège du parti du Courant populaire.

« Le ministère veut absolument dissimuler la vérité », a affirmé Me Aouini, accusant un directeur général du ministère d’avoir ordonné la destruction du document, après qu’un premier document, reçu le 13 janvier, a trouvé le même sort.

« Il y a une intention de clore le dossier », a-t-il martelé, soulignant « le combat » que mène la défense contre l’autorité judiciaire et l’appareil sécuritaire, en plus de complications de nature politique. L’avocat de la défense, Mohamed Mokhtar Jellali, a estimé pour sa part que diviser l’affaire en cinq vise à dissimuler les traces des assassins et leurs complices.

Il a évoqué l’existence de faux témoignages visant à innocenter un responsable du ministère de l’Intérieur qu’il a accusé d’appartenir à une organisation terroriste, invoquant la nécessité d’éclairer l’opinion publique sur les éléments de l’enquête et de « lever l’immunité dont bénéficient certains ».

Ni la police, ni le procureur n’ont auditionné l’oncle maternel du principal suspect dans cette affaire, Boubaker Hakim, alors qu’il était en contact continu avec son neveu, a-t-il soutenu en substance.

Dans une déclaration à l’agence TAP, la veuve de Mohamed Brahmi et députée au parlement, Mbarka Brahmi, a estimé « le ministère de l’Intérieur est sous le contrôle du mouvement Ennahdha, qui bénéficie de la dissimulation de la vérité ».