“A Peine J’ouvre Les Yeux” de Leila Bouzid sur grand écran

Le nouveau film “A Peine J’ouvre Les Yeux” de la réalisatrice tunisienne Leila Bouzid sera, à partir du 13 janvier courant, sur grand écran des salles des différentes régions de la Tunisie.

Déjà sorti dans les salles françaises depuis le 23 décembre 2015, le film a été présenté, vendredi à la salle Le Rio à la Capitale, dans une projection spéciale pour la presse.

Tourné en 2015 en seulement 36 jours, ce long-métrage de 1h02 minutes est réalisé à partir d’un co-scénario de Leyla Bouzid et Marie-Sophie Chambon.

Cette fiction du genre Drame relate la vie de Farah, bachelière de 18 ans, rebelle et audacieuse, qui chante au sein d’un groupe de rock contre la volonté de sa mère et les interdits de la société.

Les principaux rôles sont interprétés par les jeunes Baya Medhaffar (Farah), Ghalia Benali (Hayet), Montassar Ayari (Borhène), Ayman Omrani (Ali), Lasssad Jamoussi (Mahmoud), Dina Abdelwahed (Ines), Youssef Soltana (Ska) et Marwen Soltana (Sami).

Les autres rôles sont joués par les artistes Youness Ferhi, Najoua Mathlouthi Fathi Akkeri et Saloua Mohamed. “Le film brosse un portrait de la jeunesse, tunisienne avant la révolution, à travers la personnalité de Farah, 18 ans, un âge à grande symbolique qui représente le début des rêves, de l’émancipation et de la maturité”, a déclaré la réalisatrice présente à la projection.

Le film est construit autour de la trilogie famille, société et dictature sous Ben Ali, un régime despotique qui se pose comme grand handicap devant une jeunesse désireuse de s’exprimer et de créer librement.

Selon la réalisatrice, “en plus des problèmes des jeunes, le film aborde des sujets liés au rôle de la femme tunisienne libérée des contraintes de la famille et de la société notamment la femme artiste, défiant la dictature en réclamant son droit à la liberté d’expression et à la création”.

“Ce film est aussi porteur d’un message aux politiciens leur disant que les évènements du 17 décembre risque de se répéter en cas où on toucherait à la liberté de pensée et de création”, a-t-elle souligné.

Dans le film “Farah est le symbole de la femme tunisienne vivant d’amour, d’art et de création”, a estimé la jeune réalisatrice qui est à sa première œuvre cinématographique.

Récompensé 24 fois dans des manifestations cinématographiques nationales, régionales et internationales, le film a notamment remporté le Tanit de Bronze de la 26ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), le Grand prix du Festival international du film de Dubaï (DIFF), le prix “Europa Cinema” à la Mostra de Venise (Italie) et le prix de la première oeuvre au Festival International du film Francophone (FIFF) de Namur (Belgique).

Suivant les traces de son père le célèbre réalisateur Nouri Bouzid, Leila Bouzid a été la révélation des JCC durant lesquelles elle a raflé quatre prix parmi les cinq prix décernés lors de l’édition 2015 organisée du 21 au 28 novembre.