L’Instance Vérité et Dignité a, jusqu’au 14 décembre courant, reçu plus de 22600 dossiers de victimes de violations, a indiqué la présidente de l’Instance, Sihem Ben Sedrine.
Lors d’une conférence de presse, mercredi, au siège de l’Instance à Tunis, Sihem Ben Sedrine a estimé que ce nombre devrait dépasser les 30 mille dossiers, après la décision de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) de proroger de six mois la date limite de dépôt des dossiers, soit le 15 juin prochain.
Elle a, dans ce contexte, relevé que les dossiers déposés à l’IVD concernent différentes familles politiques, idéologiques et syndicales, surtout que nombre d’hommes politiques et acteurs de la société civile ont y aussi présenté leurs dossiers.
La région de Kasserine détient le plus grand nombre de dossiers présentés, a-t-elle précisé, notant qu’un dossier « Région victime » a été présenté au nom du gouvernorat de Kasserine.
Elle a, par ailleurs, indiqué que l’Instance a tenu plus de 1800 auditions des victimes et programmé plus de 300 autres auditions quotidiennes, assurées par 100 bureaux, afin de procéder à l’écoute de toutes les victimes ayant déposé des dossiers.
Elle a annoncé la création, à partir de 2016, de 5 nouveaux bureaux régionaux, à Gabès, Medenine, Sousse, le Kef et Jendouba.
S’agissant de l’indemnisation des victimes, Sihem Ben Sedrine a expliqué que cette question « n’est pas du ressort de l’IVD, mais concerne plutôt les structures de l’Etat, dont le Fonds de la dignité, actuellement à l’examen par une commission de suivi au sein de la Présidence du gouvernement ».
En ce qui concerne, la prise en charge médicale d’urgence des victimes, Sihem Ben Sedrine a indiqué que l’IVD travaille sur cette question en coordination avec les ministères de la Santé et des Affaires sociales.
Khaled Krichi, membre de l’IVD a, quant à lui, appelé le gouvernement à déposer ses dossiers en tant que victime de malversations financières et de détournement de fonds publics.