L’accord tant attendu, ayant pour objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C a été adopté, samedi, à l’unanimité, à Paris, entre les 195 pays participants à la Conférence de Paris, à l’issue de 13 jours de négociations serrées entamées le 30 novembre 2015 au Bourget, près de Paris. Cet accord mondial qualifié d”historique” engage les pays signataires à poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5°c par rapport à l’ère pré-industrielle.
L’engagement devrait réduire la dépendance de l’économie mondiale des sources conventionnelles de l’énergie, soit le charbon, le pétrole et le gaz.
D’après des médias français et internationaux, l’accord aura d’autres objectifs intermédiaires, dont le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre (GES) “dans les meilleurs délais” et la recherche de moyens pour concrétiser cette ambition.
L’objectif de 100 milliards de dollars aux pays en développement, exclu de l’accord
D’après les médias français et internationaux, l’objectif de 100 milliards de dollars par an devont être mobilisés d’ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique, fixé à Copenhague, a été sorti de l’accord proprement dit, à la demande des Etats-Unis qui en avaient fait une ligne rouge.
La délégation tunisienne qui a participé à la conférence de Paris a négocié aux côtés d’autres délégations dans le cadre du groupe africain de négociations.
La position de la Tunisie “converge avec celle des groupes de négociations auxquels elle appartient. Il n’y a pas d’engagement ferme si le principe de différenciation entre les pays et la question de financement ne sont pas résolus”, avait déclaré le ministre de l’Environnement Nejib Dérouiche à l’agence TAP, avant l’adoption de l’accord de Paris.
Dérouiche avait estimé que “les pays en voie de développement font l’objet d’une pression de la part des pays développés sans que ces derniers présentent de contrepartie”.
Il avait annoncé que sur le plan national, une structure chargée des changements climatiques sera créée en 2016 au sein du ministère de l’Environnement.
La Tunisie prévoit de baisser son intensité carbone de 41% en 2030
Dans sa contribution nationale prévue pour la lutte contre les changements climatiques, présentée à la Convention Cadre des Nations Unies sur la lutte contre le Changement Climatique (CCNUCC), la Tunisie se propose de réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs (énergie, procédés industriels, agriculture, forêt et autres utilisations des terres, et déchets) de manière à baisser son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à l’année de base 2010.
L’effort d’atténuation proviendra plus particulièrement du secteur de l’énergie qui représente à lui seul 75% des réductions des émissions, sur les bases desquelles a été réalisée cette baisse de l’intensité.
Il est prévu que le secteur de l’énergie réduise son intensité carbone en 2030 de 46% par rapport à l’année 2010, dans le cadre de la politique de transition énergétique préconisée par l’Etat.
La Tunisie, qui fait déjà des efforts importants d’atténuation dans sa ligne de base, prévoit de baisser de manière inconditionnelle et avec son propre effort, de 13% son intensité carbone par rapport à l’année 2010, soit environ le tiers de son INDC (Contribution déterminée prévue à l’échelle nationale).
Pour la réalisation du reste de l’objectif, soit une baisse additionnelle de l’intensité carbone de 28% en 2030 par rapport à celle de l’année 2010, la Tunisie compte sur l’appui de la communauté internationale en termes de financement, de renforcement des capacités et de transferts technologiques.
Les réductions des émissions par rapport au scénario de référence seraient de l’ordre de 26 millions de teCO2 en 2030 et 207 millions teCO2 sur la période 2015-2030.
La mise en œuvre de la contribution tunisienne en matière d’atténuation nécessite la mobilisation d’importants moyens financiers estimés à environ 18 milliards US$ (plus de 36 milliards de dinars) pour la couverture des besoins d’investissement et le financement des programmes de renforcement des capacités.