L’expérience norvégienne dans le domaine des mécanismes indépendants pour la défense des droits de l’enfant, tel est le thème d’une réunion organisée, mardi, à l’assemblée des représentants du peuple (ARP).
Cette rencontre a été tenue en présence de Marit Nybbak, vice présidente du parlement norvégien, Anne Lindboe médiateur de l’enfance en Norvège et des représentants du ministère de la femme, de la famille et de l’enfance.
Dans son intervention, Marit Nybbak a expliqué que la fonction de médiateur de l’enfance s’inscrit dans le cadre des institutions indépendantes pour la défense des droits de l’Homme créés par le parlement, soulignant que ces institutions se caractérisent par leur indépendance et jouent le rôle d’intermédiaire entre le parlement, la société civile et les citoyens.
A ce propos, Anne Lindboe, médiateur norvégienne de l’enfance a indiqué que le rôle de médiateur de l’enfance au sein du parlement norvégien est de transmettre les préoccupations des enfants et d’être un outil de pression pour faire évaluer la législation et l’action gouvernementale dans la lutte contre les violences faites aux enfants, citant comme exemple, le rôle du médiateur norvégien dans l’interdiction des punitions physiques faites aux enfants.
Lindboe a fait savoir que le médiateur de l’enfance est en lien direct avec les enfants à travers des visites quotidiennes dans les écoles, les réseaux sociaux et un bureau d’écoute destiné à écouter et enregistrer les plaintes des enfants.
Elu pour 6 ans par le parlement, le médiateur bénéficie d’un accès direct à l’information dans les différents établissements publics et organisations actives dans le domaine de l’enfance, a-t-elle ajouté.
De son côté, Faouzia Jaber, directrice générale pour l’enfance au sein du ministère de la femme, de la famille et de l’enfance a dressé un état des lieux du système de la protection de l’enfance, soulignant la baisse du nombre des signalements de 12% en 2014 dans le domaine de la violence faite aux enfants, soit 6,1 mille signalements en 2014 contre 7 mille en 2010.
Jaber a révélé que le taux des enfants menacés au sein de leur environnement familial a augmenté en 2014 pour atteindre 63% du total des sources de menace pour les enfants.
Tout en évoquant les différentes problématiques rencontrées au niveau de la législation et la prise en charge des enfants menacés, Faouzia Jaber a indiqué qu’une stratégie nationale intégrée pour la protection de l’enfance est en cours d’élaboration pour janvier 2014.
Lors de cette séance de débat, plusieurs acteurs de la société civile ainsi que des parlementaires ont tenu à exposer les différents problématiques rencontrées dans le domaine de la protection de l’enfant en Tunisie tels que l’absence d’une législation de protection des enfants victimes d’abus ou d’exploitation sexuels (inceste, viol…) ainsi que l’absence d’une structure spécifique au sein des établissements sécuritaires et juridiques pour prendre en considération les plaintes de l’enfant.