Premier dialogue politique Tunisie-UE en matière de lutte contre le terrorisme

kasba

Le premier dialogue politique renforcé « Sécurité et lutte contre le terrorisme » s’est tenu, lundi, à Tunis au palais du gouvernement à la Kasbah, apprend-on, mardi, auprès de la Délégation européenne en Tunisie.

Y ont participé le secrétaire général adjoint du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), Christian Leffler, et le Coordinateur de l’Union européenne (UE) pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove.

A la suite du dialogue politique MM. Christian Leffler et Gilles de Kerchove, accompagnés de l’Ambassadeur de l’UE en Tunisie Laura Baeza, se sont entretenus avec le chef du gouvernement Habib Essid, « afin de confirmer les conclusions du dialogue politique et l’engagement mutuel à intensifier la coopération en la matière », indique le communiqué de presse de la Délégation de l’UE en Tunisie.

« L’Union européenne (UE) et la Tunisie ont tenu ce jour (lundi) un dialogue politique renforcé de haut niveau, réunissant l’ensemble de leurs services compétents, pour partager leurs analyses respectives sur la menace transnationale que représente le terrorisme, faire le point sur la coopération existante dans le domaine sécuritaire, et discuter les modalités de possibles actions supplémentaires susceptibles de répondre aux défis posés par le terrorisme et la radicalisation », lit-on dans le communiqué de presse.

L’UE soutient fermement les autorités tunisiennes dans la lutte contre le terrorisme, comme l’a encore souligné en juillet dernier le Conseil de l’UE à Bruxelles, en présence du chef du gouvernement Habib Essid et du ministre des affaires étrangères Taïeb Baccouche, indique-t-on de même source.

Et d’ajouter « Sur la base des propositions de la Haute Représentante de l’UE Vice-présidente de la Commission européenne Federica Mogherini et en lien avec les travaux multilatéraux du mécanisme du G7+3 à Tunis, l’UE entend accentuer sa coopération avec la Tunisie par des mesures concrètes supplémentaires, dans le cadre d’une prochaine stratégie nationale tunisienne prenant en compte l’ensemble des facteurs sous-jacents du terrorisme et de la radicalisation, d’une approche inclusive devant associer les acteurs de la société civile à la réalisation de cette stratégie, et du respect des principes constitutionnels de la Tunisie et des standards internationaux en matière de droits de l’Homme et de libertés fondamentales ».

Parmi les conclusions auxquelles a abouti le dialogue politique UE-Tunisie, le communiqué de presse souligne que la coopération en matière de lutte contre le terrorisme vise la réalisation des priorités de la Tunisie.

Il s’agit de la mise en oeuvre d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, sur la base d’analyses approfondies de la menace et à travers une coordination accrue de l’ensemble des institutions nationales concernées.

Cette coopération concerne, également, le développement d’une stratégie globale pour la prévention de la radicalisation, y compris sur le recrutement des combattants terroristes étrangers et la question de leur retour, en impliquant l’ensemble des ministères-clés au-delà de la dimension sécuritaire.

Elle prévoit, aussi, le renforcement de l’approche judiciaire dans la lutte contre le terrorisme, en conformité avec les droits de l’Homme et l’Etat de droit, et l’amélioration de l’efficacité de la chaîne pénale dans les cas relatifs au terrorisme en développant la judiciarisation des affaires terroristes.

La coopération UE-Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme englobe, en outre, la réforme du secteur de la sécurité dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et du renseignement en vue de mieux évaluer la menace terroriste et d’y répondre efficacement.

Il s’agit, enfin, de l’amélioration de la protection et du niveau de préparation des infrastructures critiques et des « soft targets », y compris dans les secteurs du tourisme, de l’industrie et des transports.