L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, mardi, lors d’une séance plénière, un projet de loi portant approbation d’un accord de prêt conclu, entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD) d’une valeur de 20 millions 652 mille euros (1 euro= 2,09 DT) pour le financement de la 2ème phase d’un projet de développement agricole intégré à Gabès. Le prêt sera remboursé sur 20 ans dont 5 ans de grâce.
Le projet dont le coût total est estimé à 31,099 millions d’euros (71,527 Millions de dinars /MD/) bénéficiera à environ 183 mille 200 habitants vivant dans 6 délégations. Le projet prévoit plusieurs volets liés notamment au développement de l’infrastructure de base agricole, au renforcement des investissements agricoles et des compétences, outre le forage de 19 puits profonds.
Lors de la discussion du projet, les députés ont appelé à la nécessité de contrôler la gestion des financements, s’interrogeant sur les résultats de l’évaluation de la première phase du projet.
La députée Radhia Toumi a évoqué les difficultés rencontrées lors de la 1ère phase, notamment le déséquilibre enregistré au niveau des opportunités d’exploitation par les bénéficiaires des eaux d’irrigation, appelant à réviser ces lacunes afin de garantir la réussite du projet.
Salem Hamdi a, pour sa part, mis l’accent sur la nécessité de trouver des solutions à la question liée aux eaux d’irrigation dans la région de Gabès qui fait face au problème de la salinité des eaux et à l’épuisement de la nappe phréatique. Au cours de son intervention, le député Faycal Tebbini a recommandé de réviser les lois régissant l’opération d’octroi des terres agricoles domaniales, outre l’organisation d’une consultation nationale à ce sujet.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’élaborer des lois de structuration des vocations des terres sur lesquelles seront réalisés des projets touristiques agricoles, estimant que cette approche constitue «une atteinte à la sécurité alimentaire du pays ». Sabri Khalil a revendiqué la mise en place d’une stratégie nationale pour le secteur de la grenade à Gabès et une autre pour préserver la richesse halieutique de la région contre la pollution et la pêche anarchique.
Le député Mohamed Zourig s’est dit étonné de voir quatre délegations de Gabès exclues du projet alors que le député Hassouna Nasfi a mis l’accent sur la nécessité de procéder au dessalement de l’eau de mer au lieu de creuser des puits profonds. Nasfi a en outre attiré l’attention sur l’impératif de résoudre le problème du manque de pâturages et de restructurer les centres de formation agricole, évoquant les fléaux qui touchent les produits agricoles à Gabès.
Le secrétaire d’Etat chargé de la pêche Youssef Chahed a expliqué que la première phase du projet de développement agricole intégré à Gabès, qui s’étale sur la période 2002- 2008 et dont le coût est estimé à 37,8 millions de dinars (MD), a couvert 80% de la superficie agricole du gouvernorat de Gabès et concerné 28 Imamda.
Le responsable a indiqué que l’évaluation globale de cette période, réalisée par l’Etat, a été positive dans son ensemble, tout en relevant certaines problématiques qui seront paliées au cours de la seconde période du projet. Chahed a souligné que des commissions participatives seront créées afin d’assurer le suivi de la réalisation du projet, outre la mise en place de l’unité de réalisation du projet et d’un système informatique de suivi et d’évaluation.
Il a indiqué que le creusement de 19 puis profonds dans le cadre des composantes du projet, permettra de créer environ 760 hectares de périmètres irrigués.