Etude sur la couverture médiatique en Tunisie

L’Institut de diversité médiatique Media Diversity Institute (MDI) vient de réaliser une étude s’inscrivant dans le cadre d’un projet d’analyse de la couverture médiatique et du traitement des questions de sécurité, des conflits et de l’extrémisme.

Cette étude a proposé une quarantaine de recommandations destinées aux chargés de la communication des institutions sécuritaire et militaire, ainsi qu’aux médias et aux composantes de la société civile.

Ces recommandations sont le fruit de cercles de discussion qui se sont succédé durant toute l’année 2014. L’une d’elles, selon la présentation qui a été faite ce samedi de l’étude lors d’une conférence à Tunis, souligne la nécessité d’établir une relation de confiance entre les responsables de la sécurité et les journalistes et de multiplier les rencontres entre les médias et les services de sécurité.

L’étude recommande également de définir clairement les tâches et le rôle de chaque corps de métier et la hiérarchie dans les différentes structures.

Il s’agit aussi d’organiser une formation conjointe pour les journalistes et les responsables sécuritaires et de créer un groupe de réflexion incluant les différents acteurs afin de mieux définir les relations entre médias, responsables sécuritaires et organisations de la société civile.

En ce qui concerne les médias, l’étude recommande aux journalistes de parfaire leur formation sur le jargon sécuritaire et sur les questions relatives à la sécurité, l’extrémisme et les conflits, ainsi que de tenter d’assimiler la culture des institutions sécuritaire et militaire. Il s’agit également de renforcer les médias régionaux et de les doter des moyens de travail et de la formation nécessaire.

Parmi les recommandations adressées aux services de sécurité, transformer la relation « pourvoir/médias » en une relation « communication institutionnelle/médias », restructurer le service « relations aux médias » des ministères de la Défense et de l’Intérieur et créer un service de presse permanent qui répond aux demandes des journalistes afin d’éviter la propagation des rumeurs et autres interprétations abusives.

S’exprimant lors de la conférence, le secrétaire d’Etat chargé des questions sécuritaires, Rafik Chelli, a estimé que l’ouverture du ministère de l’Intérieur aux différentes associations et organisations aux niveaux régional et national a contribué à améliorer la qualité de ses rapports avec son environnement, en particulier avec les médias.

Tout en disant comprendre la « quête de scoop » des journalistes, il a fait observer que « si les abus peuvent être rattrapés et corrigés en temps normal, il n’y a aucun droit à l’erreur ni une marge de rattrapage quand il s’agit du terrorisme ».

Il a demandé aux journalistes de puiser l’information à une seule source car, a-t-il dit, « la guerre contre le terrorisme ne se limite pas aux maquis montagneux et aux cavernes mais elle se gagne aussi sur le terrain médiatique ». Le secrétaire d’Etat a aussi demandé aux journalistes de ne jamais donner des détails sur des opérations sécuritaires en cours.