Georges Leekens : “je découvrirai la phase finale comme si elle était ma première rencontre d’entraîneur”

Le sélectionneur belge de l’équipe de Tunisie de football Georges Leekens ne cache pas sa circonspection lorsqu’il évoque sa première expérience d’entraîneur en phase finale de la CAN 2015, organisée du 17 janvier au 8 février en Guinée Equatoriale.

Faisant preuve d’une confiance mesurée, Leekens a déclaré sur un ton marqué par l’appréhension qu’il va découvrir pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations “comme si elle était ma première rencontre en tant qu’entraîneur”.

“Ce que tout le monde sait sur la phase finale de la CAN, à l’opposé des autres tournois, c’est qu’elle diffère des matchs internationaux, qu’elles soient amicales ou officielles”, a estimé le technicien belge dans un entretien avec l’agence TAP.

Leekens, 65 ans, note à cet égard que la 30e édition de la CAN que la Guinée Equatoriale a accepté d’organiser en un court laps de temps “confirme qu’elle a des caractéristiques propres et reste tributaire des conditions d’organisation”.

Le sélectionneur national qui a débuté sa carrière d’entraîneur en 1984 avec le club belge Bruges KSV avant de rejoindre Anderlecht, KV Courtrai, Charleroi et FC Bruges et Lokeren, estime que les Aigles de Carthage prendront part à la CAN 2015 “après avoir repris confiance et reconquis leur public et réussi un remarquable couronné par la place de leader de sa poule F malgré deux adversaires de grande qualité, l’Egypte et le Sénégal”.

“Notre objectif est de conforter ce progrès après avoir renouvelé notre confiance aux joueurs qui ont fait preuve de détermination et sont confiants de pouvoir relever le défi en Guinée Equatoriale”, a-t- il souligné. Leekens qui a roulé sa bosse un peu partout, avec notamment les clubs Trabzonspor (Tur, 1992-1993), Roda JC (Pays-Bas, 2001-2002) et Al Hilal saoudien (2009) reconnaît toutefois que “la CAN sera difficile, notamment au niveau de l’organisation, un message que j’ai transmis aux joueurs afin qu’on puisse faire preuve de patience et savoir faire face aux mauvaises surprises”.

Pour le sélectionneur national “le mental jouera un rôle important lors de la phase finale, ce que nous avons connu lors de la préparation qui a vu l’annulation du second test amical face au Mali à Libreville afin d’éviter aux joueurs la fatigue”.

Georges Leekens compte une bonne expérience qu’il a jusqu’ici capitalisé au profit de l’équipe tunisienne, après avoir dirigé avec succès la sélection de Belgique de 1997 à 1991 et de 2010 à 2012, deux passages qui ont laissé les empreintes du technicien belge, les Diables Rouges ayant accompli de bonnes performances au Mondial 2014 sous la conduite de se son successeur Marc Wilmots.

Il a dirigé également pour une courte période la sélection algérienne (2003), avant de rejoindre l’équipe de Tunisie en mars 2014, une mission qu’il qualifie de “défi pour aider les Aigles de Carthage de bonnes performances lors de la CAN 2015”.

“Nous essayerons d’aller le plus loin possible en coupe d’Afrique, nous ferons preuve de réalisme et nous gérerons chaque match à part, mais l’essentiel pour nous est d’améliorer le rendement de la sélection tunisienne et consentir tous les efforts afin d’être les meilleurs ambassadeurs du football tunisien en Guinée Equatoriale”, a fait remarquer Leekens qui ne veut pas se prononcer sur un objectif particulier à atteindre. Il n’occulte à cet égard les quelques lacunes qui sont apparues lors de la préparation et du match amical face à l’Algérie.

“Ce test a révélé quelques défaillances, dont la maîtrise du ballon, c’est pourquoi nous mettrons l’accent lors de ces derniers jours sur la relance, le déploiement sur le terrain et le changement de rythme en phase défensive et offensive”, a-t-il relevé. Leekens qui compte deux titres de coupe de Belgique en 1985 et 1991 avec Bruges KSV et FC Bruges et un titre de meilleur entraîneur de Belgique en 1990 aurait préféré disputer plus d’un test amical pour préparer la CAN.

“Les circonstances ont fait qu’on soit obligé de se contenter d’un seul match amical, face à une solide équipe algérienne, ce qui constitue un galop d’essai suffisant d’autant que nous allons compter sur le même groupe de joueurs ayant disputé les qualifications”, a-t-il estimé. Pour Leekens, “le noyau de l’équipe est connue”, mais ce qu’il redoute ce sont les blessures qui pourront contrarier son plan de préparation pour le grand rendez-vous africain.

Une appréhension qui s’est malheureusement révélée juste après les forfaits de Sabeur Khalifa et Fakhreddine Ben Youssef. Evaluant les trois adversaires de la Tunisie dans le Groupe B, le sélectionneur national se montre prudent. “Tous nos adversaires sont dangereux.

On ne doit pas oublier les bonnes performances du Cap Vert face à la Tunisie en qualifications pour le Mondial 2014, la Zambie compte aussi de bonnes individualités alors que la RD Congo peut se prévaloir d’une bonne expérience de la CAN et d’une pléiade de joueurs professionnels en Europe qui se sont illustrés lors des derniers matches amicaux”, résume avec respect Leekens.

De ce fait il lance un message à ces joueurs de ne pas sous estimer n’importe quel adversaire. “Nous allons affronter des sélections très athlétiques et bien rodées tactiquement, mais le premier match face au Cap Vert sera la clé d’autres réussites afin de pouvoir accomplir un bon parcours à la hauteur des attentes du public sportif tunisien et qui confirme ses progrès”, souligne-t-il en conclusion.