Entre octobre 2013 et septembre 2014, le nombre des violations ayant ciblé les journalistes et les médias en général a baissé à 277, contre 306 pendant la même période de l’année écoulée, selon le centre de Tunis pour la liberté de la Presse (CTLP).
Toutefois, le nombre des personnes ciblées lors d’une même agression a connu une hausse par rapport à l’année dernière atteignant 451 contre.
Ce chiffre était de 325 l’année dernière, montre un rapport du CTLP dont les résultats ont été présentés vendredi lors d’un point de presse à Tunis. Le mois d’août 2014 a enregistré le nombre le plus bas de violations (10) tandis que les mois d’octobre 2013, février et mai 2014 ont enregistré le plus grand nombre de violations (31). Les violations ont été commises, notamment, par des policiers (63) et loin derrière, l’armée nationale (10).
Dix violations ont été perpétrées par l’Assemblée nationale constituante, 26 par le ministère public, 35 par des citoyens et 29 par des fonctionnaires publics. Les syndicalistes ont commis 13 violations, des parties inconnues 6 et des parties politiques 4. 22 violations ont été commises par des pro-gouvernement des extrémistes religieux et des directions d’établissements médiatiques.
Parmi les auteurs de ces délits figurent, également, le ministère des finances (3), la présidence de la République (3), les ligues de protection de la révolution, l’Instance supérieure indépendante pour les élections, le ministère de l’Intérieur, un Imam, des hommes d’affaires, le ministère de l’éducation, le ministère des Affaires Etrangères et autres.
Khaoula Chabbah, membre de l’unité de prospection des violations relevant du CTLP a précisé que parmi ces délits, l’interdiction De travailler (88), le contrôle du contenu d’un reportage filmé, la confiscation du matériel (3), la mise en détention d’un journaliste et l’émission d’un mandat de dépôt à son encontre, l’harcèlement (28), les poursuites judiciaires (36), les agressions physiques (43), les violences verbales (21), la censure (12), la pression (6), l’arrestation (4), les menaces de mort (3), la prise d’otage (2)…
Le rapport note que le grand nombre de violations est enregistré dans les régions du grand Tunis (58%) contre 42% à l’intérieur du pays, Kairouan principalement (26 violations).
La télévision nationale a été le principal média ciblé par les violations (41), suivie du quotidien Al chourouk (28), la chaîne Al Hiwar Attounssi et radio Mosaïque FM (27 chacune), la radio nationale (23), la chaîne TNN (22), Al Moutawassit et Hannibal (19 chacune), la chaîne télévisée Attounssia et radio Sabra FM (15 chacune), radio Jawhara FM (14), la chaîne Al Jazeera (13), Cap FM et Shems FM (12 chacune). Par ailleurs, Khaoula Chabbah a rappelé que les deux journalistes Sofien Chourabi et Nadhir Guetari demeurent encore en otage en Libye malgré les moyens déployés pour les rapatrier.
Elle a, en outre, signalé que le CTLP appelle le ministère de l’Intérieur à assumer sa responsabilité dans la protection des journalistes, soulignant la nécessité d’enquêter sérieusement sur les violations qui ont ciblé. Selon l’intervenante, les affaires de presse doivent être jugées sur la base des décrets loi 115 et 116 et non du code pénal. Mahmoud Dhaouadi, président du CTLP a assuré lors de la rencontre que le rapport a été réalisé en se basant sur les normes internationales d’identification des violations.