La 5ème avenue, artère commerçante la plus chère du monde

Les Champs-Élysées restent l’artère la plus chère d’Europe

• La 5e Avenue (New York) prend la tête du classement des artères commerçantes les plus chères du monde à la faveur d’une hausse de 13,3 % des valeurs locatives sur un an .
• La progression de New York tient également à la baisse de 6,8 % enregistrée à Causeway Bay (Hong Kong), qui pâtit de la baisse des dépenses des touristes chinois et des tensions politiques affectant l’ancienne colonie britannique.
• Les Champs-Elysées complètent le podium et conservent ainsi leur statut d’artère la plus chère d’Europe. Si les valeurs locatives sont restées stables sur l’avenue, elles affichent une hausse de 6 % à l’échelle du marché parisien.

Selon l’étude annuelle du conseil international en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield, Main Streets Across the World « 84 % des 330 emplacements analysés par Cushman & Wakefield dans 65 pays ont enregistré une hausse ou une stabilité de leur valeur locative, tandis que l’ensemble du marché mondial a connu une augmentation annuelle de 2,4 % » annonce Christian Dubois, Directeur Général de Cushman & Wakefield France.

La hausse est toutefois moins prononcée qu’en 2012 (4,5 %) et 2013 (+ 3,2 %). Divers facteurs structurels ou conjoncturels ont pu ponctuellement peser sur la demande des enseignes, qu’il s’agisse des difficultés économiques de la zone euro, de l’aggravation de troubles géopolitiques (Ukraine) ou du ralentissement des ventes du luxe dans certaines métropoles asiatiques (Hong Kong).

Le continent américain est, comme l’an passé, la région du monde où la progression des valeurs a été la plus forte (+ 5,8 %). Si le marché brésilien a marqué le pas, d’autres ont été particulièrement dynamiques. Les valeurs ont par exemple bondi de 10,6 % aux Etats-Unis, où la reprise de l’économie et la vigueur du tourisme ont soutenu la demande des enseignes dans plusieurs villes.

La hausse a été particulièrement forte à Los Angeles, San Francisco et New York, qui affichent des taux de croissance à deux chiffres. « La 5e Avenue est emblématique du bouillonnement du marché des commerces américain et, plus généralement, des stratégies d’enseignes prêtes à payer le prix fort pour disposer d’une vitrine sur les meilleurs emplacements des plus grandes métropoles mondiales » explique Christian Dubois. Le haut de l’avenue (« Upper Fifth Avenue ») bénéficie notamment des projets de « nouveaux » entrants qui, à l’exemple de Microsoft, souhaitent profiter d’une visibilité optimale pour assurer le succès de leur première boutique en propre.

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Si la 5e Avenue est de nouveau l’artère la plus chère du monde, elle le doit aussi à la baisse de 6,8 % enregistrée dans le quartier de Causeway Bay.

Hong Kong subi en effet de plein fouet la baisse des dépenses des touristes, illustrant l’impact sur l’industrie du luxe – et sur les secteurs de la bijouterie et de la joaillerie en particulier – des mesures anti-corruption adoptées par les autorités chinoises. Le cœur commerçant de l’ancienne colonie britannique est aussi le théâtre d’importantes manifestations qui, illustrant l’aggravation des tensions politiques, contribuent à renforcer l’attentisme des enseignes.
Si les difficultés du marché hongkongais ont pesé sur l’évolution des valeurs locatives dans la zone Asie-Pacifique, celles-ci restent toutefois orientées à la hausse (+ 3,6 % contre 4,5 % l’an passé) en raison du net rebond enregistré dans d’autres grandes métropoles comme Sidney (+ 25 % à Pitt Street Mall) ou Séoul (+ 17,6 % à Myeongdong).

Les Champs-Élysées restent l’artère commerçante la plus chère d’Europe devant New Bond Street à Londres, même si les valeurs – portées à des niveaux record en 2012 et 2013 – n’ont pas évolué ces derniers mois sur l’avenue. Le trottoir pair, traditionnellement le plus onéreux, a certes vu quelques ouvertures significatives depuis la fin de 2013, mais il s’agissait pour l’essentiel de projets initiés de longue date (Tiffany & Co au n°62, Tag-Heuer au n°104). « Ce statu quo relatif n’est en aucun cas le signe d’une désaffection des enseignes, dont la demande reste forte mais se heurte au nombre extrêmement limité d’opportunités d’implantation sur l’avenue.