Tunisie : Une réforme du secteur de sécurité qui consacre transparence, démocratie et respect des droits de l’homme

Des représentants du ministère de l’Intérieur et de la société civile (associations et syndicats) se sont réunis mardi à Tunis pour discuter un projet de réforme du secteur de sécurité en Tunisie en se basant sur le rapport de synthèse d’une mission d’experts de la commission européenne.

Participant à ce séminaire, Ridha Sfar, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la sûreté a souligné que cette rencontre vise à renforcer le partenariat entre les institutions officielles et les représentants de la société civile.

« Il s’agit de conjuguer les efforts de toutes les parties en vue d’identifier ensemble les grands axes de la réforme en matière de sécurité dans l’objectif de mettre en œouvre un projet qui consacre la transparence, la démocratie et le respect des droits de l’homme et ce, conformément aux normes internationales tout en garantissant la souveraineté nationale », a-t-il assuré. « Aujourd’hui, a-t-il précisé, il n’est plus possible de procéder à des réformes de façon unilatérale. Il est impératif d’associer toutes les composantes de la société civile afin de mettre en œouvre des réformes durables ».

Le ministre délégué s’est félicité du renforcement de la coopération avec l’Union Européenne dans ce domaine qui permet, selon lui, de tirer profit de l’expertise européenne en matière de sécurité.

Pour sa part, Imed Belhaj Khelifa, porte-parole de l’Union des syndicats des forces de sécurité intérieure a souligné que la réforme du secteur de sécurité doit commencer par la modernisation du cadre législatif qu’il juge « caduc et non conforme à la nouvelle Constitution et aux conventions internationales sur les droits de l’homme ».

« Nous plaidons en faveur d’un système de sécurité républicain neutre et démocratique », a-t-il dit, soulignant l’importance de cette rencontre qui vise, selon lui, à créer une relation de complémentarité entre les institutions officielles et la société civile.

De son côté, Lorenzo Kluzer, premier conseiller de la délégation de l’Union européenne en Tunisie a réaffirmé l’appui de l’UE au processus de transition démocratique en Tunisie, faisant remarquer que la mission d’experts a établi un état des lieux du secteur de la sécurité en Tunisie suite à l’appel lancé par le gouvernement pour bénéficier de l’expertise européenne en la matière.

« Des experts professionnels de plusieurs Etats membres se sont rendus en Tunisie pendant les mois de juin juillet et septembre 2013 pour dresser un état des lieux sur le dispositif national du ministère de l’Intérieur et ont élaboré, par la suite, un rapport de synthèse comportant différentes recommandations », a-t-il indiqué.

Les recommandations s’articulent autour de cinq axes de réforme à savoir, le développement du cadre juridique qui régit les attributions du ministère de l’Intérieur, la réorganisation structurelle du ministère, le rapprochement entre forces de sécurité intérieure et citoyens, le développement des compétences des forces de sécurité intérieure, l’encadrement professionnel et la protection sociale.

Après concertation avec la société civile autour de ces recommandations, un projet de réforme comportant des mesures à court, moyen et long termes devra être finalisé.