Les journalistes doivent maîtriser les aspects juridiques liés aux élections en Tunisie pour pouvoir assurer une bonne couverture des prochaines échéances électorales et repérer les éventuelles lacunes lors du scrutin.
Les journalistes doivent aussi être capables de comprendre les enjeux politiques de tous les partis afin d’éviter de leur servir d’outil de propagande, ont-ils insisté.
C’est ce qu’ont affirmé des enseignants et communicateurs au cours d’une session de formation sur les règles de la couverture médiatique des élections, organisée du 12 au 16 mai, par le Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs (CAPJC) à Tunis.
Le secrétaire général de l’Association tunisienne de droit constitutionnel, Chawki Gaddes, a passé en revue les principales règles régissant l’opération électorale, telles que stipulées par la Constitution et la Loi électorale. Il a souligné l’importance de parvenir à des compromis au sujet des articles qui font l’objet de recours dans la loi électorale devant être examinés par l’instance provisoire de contrôle de la constitutionalité des lois.
Pour sa part, l’ancienne directrice du bureau de l’Agence de presse française à Tunis, Hamida Habchi, a évoqué les préparatifs à engager par les établissements médiatiques en prévision de la couverture des élections à travers la mise en place d’un programme de travail bien défini, et qui fixe les grands dossiers à traiter. Parmi les grands dossiers, a-t-elle précisé, figurent, notamment la vulgarisation des concepts contenus dans la loi électorale et la manière d’assurer la couverture des réunions politiques des partis.
Toute entreprise de presse doit se doter d’une charte rédactionnelle qui réponde à sa ligne éditoriale, a-t-elle soutenu, relevant que le respect des codes d’éthique et de déontologie est seul garant de la protection du journaliste.
De son côté, Mohamed Larbi Chouika (ISPI) a fait état des lacunes relevées dans la couverture médiatique du scrutin du 23 octobre 2011, appelant à la nécessité d’engager une réflexion sur la manière de couvrir les prochaines élections s’agissant notamment de la révision du temps imparti aux listes pour présenter leurs programmes électoraux.
La régulation des médias qu’elle soit individuelle ou à travers une structure ne doit pas empêcher le journaliste de s’acquitter de sa mission : garantir le droit du citoyen à l’information, a-t-il dit.
Pour sa part, Hichem Guerfali, directeur de l’Institut d’études de sondage de Tunisie a appelé à la nécessité d’élaborer une loi organisant les sondages et portant création d’une instance de contrôle chargée du suivi aux plans du financement, de la méthodologie et de l’échantillonnage.
Invité à intervenir à cette session de formation, Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a annoncé que l’inscription des électeurs devra démarrer, le 23 juin 2014. Le président de l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE), Moez Bouraoui a, quant à lui, mis l’accent sur le rôle de la société civile dans le processus constitutif.