El Abdellia invite le Bassin Minier : Comment rendre visible Redeyef à travers un espace artistique?

“Redeyef 2014, la ligne d’une tentative” est l’une des étapes d’un processus d’une expérience artistique “Siwa” qui s’est déroulée à Redeyef, depuis un an et demi. Le fruit de ce travail sera visible, en première étape, au palais El Abdellia à la Marsa les 14 et 15 avril entre 19H00 et 22H00.

Ouvertes au large public, ces deux soirées offriront à voir des fragments de “tout ce qu’on fait dans les résidences artistiques qui ont eu lieu au bassin minier” a déclaré à l’agence TAP la directrice artistique de Siwa, Yagoutha Belgacem, en marge d’un point de presse organisé ce matin au palais El Abdellia.

Ainsi, les curieux et les avertis auront à voir des expositions, déambulations avec de la vidéo, du son, du chant, de la danse, de la création sonore, des portraits filmés, des installations et une performance de la chorégraphe tunisienne Imen Smaoui.

Réunissant à la fois, lycéens, chômeurs, étudiants, un berger… des jeunes ayant des profils extrêmement différents et des parcours variés, le laboratoire expérimental artistique “Siwa”, a-t-elle signalé, a pour devise : travailler avec la jeunesse de Redeyef sur la base du partage, d’échange et d’une profonde collaboration. D’ailleurs, a-t-elle ajouté, le choix de faire ce projet artistique à Redeyef, était “d’aller vers une région quasi-oubliée où peu de choses, en terme de culture, se passent”.

Etant un défi “Je me rends compte au bout d’un an et demi de travail, à quel point il y’a une forme de modernité chez ces jeunes” qui ont pu comprendre la notion de “Travail” et avoir confiance en eux.

// Kadhem Ennemsi parle de son aventure comme si c’était un rêve qu’il n’aurait même pas imaginé // “Je me suis découvert car j’ai repris confiance en moi” répond avec grande certitude Kadhem Ennemsi, un jeune de 24 ans, niveau première année secondaire, un grand passionné de théâtre depuis sa jeune enfance. Il parle de son aventure artistique comme “si c’était un rêve qu’il n’aurait même pas imaginé”.

Les yeux brillants, il parle avec aisance “Siwa m’a ouvert les yeux: je peux avoir un avenir même si je suis issu d’une région qui symbolise la rigidité” confie-t-il.

Dépassant le sentiment de la marginalisation et de l’exclusion qui “nous habite tous ici à Redeyef, j’ai compris que nous avons une histoire, des histoires à raconter, chacun, à sa manière” témoigne Kadhem.

Un parmi d’autres, Kadhem sera au rendez-vous pour raconter, de sa voix et par son texte, des bribes de pensées à lui mais aussi à des jeunes partout dans le pays, des jeunes ayant les même soucis et les mêmes ambitions. Se dressant comme leur porte-parole “J’ai écrit des mots à partir de leurs émotions qui sont les miennes” a-t-il-rétorqué. Comme sur un calendrier, il a écrit des souvenirs qu’il avait en mémoire: le public l’entendra “Tous les jours, un souvenir”.

Etant une plateforme de recherche et de création sur les mondes arabes contemporains basée à Paris et à Gafsa, Siwa réunit à Redeyef, un collectif d’artistes tunisiens et français travaillant autour de différentes formes de recherches et de création artistiques avec les jeunes citoyens de Redeyef. L’idée étant de montrer comment des gestes poétiques peuvent se dégager et de rendre visible Redeyef à partir d’un espace artistique.