La justice électorale, entre le dogme politique et la modélisation mathématique, thème d’une conférence à Tunis

La justice électorale, entre le dogme politique et la modélisation mathématique a été au centre d’une conférence organisée, samedi à Tunis, à l’initiative de l’association des tunisiens des grandes écoles (ATUGE).

La justice électorale est au coeur de l’actualité en Tunisie, a précisé Amine Sellami, secrétaire général de l’ATUGE, soulignant l’importance de traiter ce thème sur la base d’une approche scientifique.

“Cette justice nous protège et défend nos droits. Elle préserve aussi l’intérêt des autres et celui de l’adversaire, acquiesce Adel Kalai, membre de l’association.

De son côté, Mansour Moalla, économiste tunisien a mis l’accent sur la nécessité de simplifier le discours politique adressé aux citoyens pour qu’ils puissent faire le choix électoral qui correspond le plus à leurs attentes et aspirations et se sentir concernés par le processus électoral.

La stabilité gouvernementale est tributaire de la justice sociale et de l’efficacité dans la gestion des affaires de l’Etat, a t-il ajouté.

Dans son intervention sur le mode de scrutin et la justice électorale, Michel Balinski, directeur de recherche, exerçant au laboratoire d’économétrie de l’école polytechnique (Paris), a évoqué l’importance de la justice électorale dans la construction d’un pays démocratique.

Définissant la justice électorale, il a souligné qu’il faut que les mécanismes utilisés, c’est à dire, les modes de scrutin, donnent des résultats reflétant l’ensemble des opinions individuelles des électeurs. Un système électoral doit représenter équitablement l’ensemble de la population, a t-il soutenu.

Evoquant la méthode de “vote majoritaire”, Michel Balinski estime que ce mode de scrutin, utilisé par la France, les Etats-Unis et le Royaume Uni ne permet pas aux électeurs de s’exprimer pleinement et peut aboutir à l’élection d’un candidat autre que celui véritablement voulu par l’électorat.

L’ATUGE a été créée en 1990. Elle regroupe des étudiants, des jeunes diplômés et des anciens des grandes écoles françaises, soit un réseau de plus de 4000 personnes.