Le ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi s’est réjoui du soutien du gouvernement turc à l’économie tunisienne et que vient d’illustrer l’octroi, la semaine dernière, d’un pret d’un montant de 200 millions de dollars.
Hamdi qui s’exprimait, mardi après-midi, à Tunis, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Ahmet Davutoglu, a précisé que le prêt en question représentait la dernière tranche des aides promises l’année dernière par Ankara à la Tunisie, pour un total de 500 millions de dollars, sous la forme d’un prêt à taux d’intérêt avantageux et dont une partie à titre de don.
La Tunisie s’emploie à développer sa coopération avec la Turquie dans les domaines de l’économie, du commerce et du tourisme ainsi qu’en matière d’investissement direct. Elle oeuvre également à la mise en place d’un plan de travail commun destiné accroître le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, en harmonie avec le niveau de leur partenariat stratégique, a-t-il ajouté.
Mongi Hamdi a encore expliqué que la visite en Tunisie du chef de la diplomatie turque procédait de la volonté commune de développer les relations bilatérales et de les hisser du niveau de la relation traditionnelle à celui du partenariat stratégique. “Elle traduit aussi l’expression de la volonté de la Turquie de soutenir le processus de transition et l’oeuvre de démocratisation de la Tunisie”, a-t-il souligné. Hamdi a imputé le succès du Printemps arabe en Tunisie à “l’éveil du peuple tunisien tolérant et modéré qui, par- delà les différences, a prouvé au monde son aptitude à se doter d’une Constitution consensuelle, internationalement reconnue comme étant l’une des meilleures constitutions du monde”.
Le ministre des Affaires étrangères a, par ailleurs, démenti que la Tunisie ait eu à présenter des excuses aux Etats-Unis d’Amérique à la suite des propos tenus par le dirigeant iranien Ali Larijani lors de la cérémonie officielle de célébration de la promulgation de la Constitution. “De tels propos n’engagent que leurs auteurs et la Tunisie n’a pas à en assumer la responsabilité”, a-t-il dit.
S’agissant de l’éventuel rétablissement des relations diplomatiques entre la Tunisie et la Syrie, Hamdi a fait valoir que le principe primordial qui régit les relations diplomatiques de la Tunisie consiste à développer les relations avec tous les pays frères et amis, dans l’intérêt mutuel et sans ingérence aucune dans les affaires intérieures des Etats tiers.
La Tunisie suit avec intérêt ce qui se passe dans ce pays et appelle de ses voeux un règlement pacifique du drame syrien à la faveur de la conférence Genève2, a-t-il ajouté, soulignant que la Tunisie soutiendra tout processus pacifique à même de servir les aspirations du peuple syrien à la dignité, à la liberté et à la démocratie.
De son côté, le chef de la diplomatie turque a fait part de la volonté de son pays de continuer à soutenir et à aider la Tunisie, affirmant que “le succès de la Tunisie et celui de la Turquie”.
“La Tunisie n’a pas de leçons à recevoir en matière de démocratie ni d’autres pays ni de la communauté internationale”, a-t-il ajouté, considérant que “les descendants d’Ibn Khaldoun et de Kheireddine sont capables de donner l’exemple et des leçons au monde dans ce domaine”.
En dépit de certaines perceptions pessimistes du Printemps arabe, a encore déclaré Ahmet Davutoglu, “La Tunisie demeure une étoile resplendissante et une lueur d’espoir en matière de transition démocratique”, saluant “la grande sagesse et la lucidité” dont font montre les dirigeants politiques en Tunisie. A la question de savoir s’il est vrai que la Turquie aide des combattants tunisiens à franchir ses frontières pour entrer en Syrie, le ministre turc a déclaré en substance: “Nous n’autorisons personne, qu’il s’agisse de Tunisiens ou de ressortissants d’autres pays, d’entrer en Syrie depuis la Turquie.
Nous veillerons à empêcher de telles opérations, si elles venaient à avoir lieu”. Il a fait part, dans le même contexte, de la disposition de la Turquie à assister le gouvernement tunisien ou d’autres gouvernements si des renseignements lui sont fournies sur l’entrée en Syrie de combattants depuis son territoire. “La Syrie appartient aux Syriens.
La détermination de son avenir relève de la responsabilité des seuls Syriens. Quant aux étrangers qui s’y trouvent, qu’ils soient partisans de l’opposition ou qu’ils soutiennent le régime en place, doivent la quitter”, a-t-il ajouté, rappelant que pour un pays comme la Turquie qui reçoit 36 millions de touristes par an, il est hors de question de soumettre n’importe quel visiteur, de quelque nationalité qu’il soit, à un interrogatoire, encore moins de le traiter en suspect ou en terroriste”.