La hausse des prix de produits de consommation devient une obsession pour le citoyen tunisien face à la détérioration de son pouvoir d’achat. Pour faire face à la hausse des prix des produits, tous les intervenants à savoir les producteurs, les distributeurs et les consommateurs s’accordent sur la nécessité d’organiser le marché de gros et appellent les autorités concernées à lutter contre les circuits de distribution parallèle.
Concernant la hausse des prix des marchandises, le président directeur général (PDG) de la société des marchés du gros (SOTUMAG), Mohamed Salah Bargaoui, a expliqué au correspondant de l’agence TAP que la stabilité des prix est liée à l’abondance de la production et au rythme d’approvisionnement du marché, ajoutant que, en dépit des circuits parallèles ce rythme est en hausse.
Selon la même source, la direction de la SOTUMAG essaye d’offrir les meilleures conditions afin de persuader les agriculteurs de vendre leurs produits d’une manière exclusive au marché de gros et de les dissuader à recourir aux marchés parallèles.
Pour le PDG de la SOTUMAG, la stabilité des prix des fruits et des légumes dépend de l’approvisionnement du marché. Il a fait remarquer, à ce titre, qu’en dépit de la hausse des prix de 15 % des produits comme les fruits et les légumes par rapport à 2012, la quantité a augmenté de 1,7%.
Le PDG a précisé que la société n’intervient pas dans la limitation des prix et se contente d’encaisser une taxe de 2%, “la plus faible par rapport aux autres taxes prélevées lors des transactions” a-t-il dit.
De son côté, le 1er vice-président de l’association de la défense du consommateur (ODC), Selim Saadallah, a déclaré que les circuits parallèles sont la cause principale de la hausse des prix des produits de première nécessité.
Pour le responsable, “face à l’absence d’outils de contrôle, le nombre des intrus a augmenté en même temps que la spéculation, perturbant ainsi le secteur.” “le marché de gros possède seulement 40% de la totalité des produits circulant sur le marché, les circuits parallèles ont acquis 60%”, a-t-il relevé.
Pour les intermédiaires qui s’occupent des opérations d’achat et de vente au marché de Gros de Bir Kassaâ, la lutte contre les circuits parallèles devient une nécessité face à la hausse de la concurrence déloyale et la perturbation des opérations d’approvisionnement du marché qui est à l’origine de l’instabilité des prix.
Ils ont ajouté qu’ils ont alerté les autorités concernées et ont invité les consommateurs à adopter un comportement responsable en boycottant ces circuits.
Quant aux agriculteurs, ils ont exprimé leurs tiraillement entre la hausse du coût de la production (transport, main d’uvre, fourrages)et le prix du vente lié à la loi de l’offre et de la demande. Selon eux “Plusieurs agriculteurs sont souvent obligés de vendre leurs produits à perte”.
S’agissant des circuits parallèles, les agriculteurs ont fait savoir qu’ils sont obligés de vendre leurs produits dans les lieux de production pour compenser la hausse des dépenses et pour éviter les problèmes liés au transport et aux taxes qui atteignent jusqu’à 12%, selon eux.
Il est à rappeler que les transactions dans le marché de gros de Bir Kassaâ obéissent à la loi de l’offre et de la demande. Pour l’année 2013, les transactions ont enregistré une hausse avec 301,4 millions de dinars contre 283,4 millions de dinars pour l’année 2012.