Les magistrats n’ont pas choisi d’entrer en conflit avec le ministère de la justice ni avec la présidence du gouvernement, a relevé la porte- parole de l’Instance provisoire de l’ordre judiciaire, wassila Kaabi.
Les magistrats ont été plutôt contraints à réagir à l’acharnement de l’Exécutif qui n’a pas cessé d’empiéter sur les compétences de l’instance, a-t-elle précisé.
Lors d’une conférence de presse, mardi à Tunis, elle a affirmé que l’instance soutient le mouvement des magistrats qui militent pour défendre la légitimité de leur instance.
Les compromis sur le pouvoir judiciaire conclus à l’Assemblée nationale constituante (ANC) sont « décevants », a-t-elle estimé, regrettant que le conseil supérieur de la magistrature soit composé de « membres élus », au moment où les magistrats réclament une majorité absolue de magistrats élus.
Le ministère public, a-t-elle déploré, exerce sa mission, conformément aux compromis contractés et à la politique pénale du gouvernement, ce qui est de nature à compromettre le pouvoir judiciaire et à consacrer sa dépendance au pouvoir politique. Abordant le sort de l’instance provisoire de l’ordre judiciaire à la lumière des difficultés auxquelles elle est confrontée, Mme Kaabi a souligné l’attachement de l’instance à l’accomplissement de sa mission et son engagement à poursuivre les efforts pour atteindre ses objectifs tels qu’ils ont été définis par la loi.
Wassila Kaabi a, par ailleurs, appelé les magistrats à défendre leur instance, mettant en garde contre les nominations imposées, le non respect des décisions du tribunal administratif et le refus d’entériner le mouvement judiciaire partiel décidé, récemment, par l’instance.