Les magistrats entament, mardi, une grève générale de trois jours (7, 8 et 9 janvier) avec présence sur le lieu de travail. A travers ce mouvement, les magistrats protestent contre la dégradation de la situation dans le secteur trois ans après la révolution, a déclaré à la TAP, la présidente de l’Association des magistrats tunisiens, Raoudha Grafi.
Elle a ajouté que cette grève intervient, également, en réaction au refus du gouvernement provisoire d’entériner le mouvement judiciaire partiel.
Le gouvernement n’accorde aucune considération pour l’instance de l’ordre judiciaire, a-t-elle lancé. La présidente de l’AMT a, dans ce sens, relevé que le ministre de la Justice a donné des instructions aux magistrats de ne pas appliquer les décisions de l’instance de l’ordre judiciaire, ce qui est contraire à la bonne marche des institutions judiciaires, selon elle.
Raoudha Grafi a, par ailleurs, rappelé que l’instance de l’ordre judiciaire, instituée par l’Assemblée nationale constituante, est une instance indépendante qui représente le pouvoir original. Selon elle, le gouvernement maintient sa mainmise sur la magistrature, comme dans l’ancien régime, et refuse d’exécuter les décisions de l’instance de l’ordre judiciaire.
Concernant le ministère public, point de litige entre les magistrats et l’exécutif, Raoudha Grafi a indiqué que le projet de constitution consacre la subordination, par le pouvoir exécutif, du parquet qui doit se conformer à la politique pénale du gouvernement. La présidente de l’AMT a souligné que la composition de l’instance de l’ordre judiciaire ne répond pas aux standards internationaux, puisqu’elle comprend des membres n’appartenant pas au corps de la magistrature, a-t-elle précisé.