Tunisie – Loi de finances 2014 : abaissement du taux d’imposition sur les dividendes

L’Assemblée Nationale Constituante (ANC) a adopté, vendredi soir au Bardo, en séance plénière, l’article 18 de la Loi de Finance 2014, relatif à la réduction de l’imposition sur les sociétés (IS) de 30% à 25%, rejetant les propositions de certains députés de l’abaisser davantage à 20%.

Quant à l’article 19, relatif à l’institution d’une nouvelle imposition de 7%, sur les dividendes distribués par les sociétés à partir de 2015, il a été amendé puisque ce taux a été abaissé de 7 à 5% et ensuite adopté, avec 101 voix pour.

En fait, cet article, qui a suscité une grande polémique auprès des députés, a été défendu par le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh et le ministre de Finances, Elyes Fakhfakh qui ont expliqué que ce taux d’imposition reste en- dessous des taux appliqués dans la plupart des pays du monde, lesquels sont d’au moins 10%.

Soulignant que cette imposition ne serait applicable qu’en cas de distribution des dividendes aux actionnaires, M. Larayedh et M. Fakhfakh ont estimé que cette mesure permettra d’encourager les chefs d’entreprises à réinvestir la totalité ou une partie de leurs bénéfices.

M. Fakhfakh a indiqué que cette disposition permettra également, d’élargir l’assiette fiscale, rappelant que les recettes fiscales sont assurées, uniquement, par 16% des sociétés actives dans le pays, dont le nombre total s’élève à 109 mille unités. En fait, 80% des recettes fiscales sont assurées par 1% de ces entreprises .

D’après lui, au lieu de réduire l’impôt, il faut plutôt pallier aux défaillances constatées au niveau de l’environnement de l’investissement en Tunisie, à l’instar des prestations portuaires qui ont besoin d’être améliorées.

De même, les entreprises nouvellement créées dans le secteur industriel, seront exonérées d’impôts durant 5 ans, à la suite de l’adoption de l’article 20 de la loi de finances.

L’article 31 relatif à l’exonération des entreprises actives dans le secteur culturel de la TVA (théâtre, musique, littérature..) à l’exception du cinéma, a été, aussi, adopté à 100 voix pour. Le ministre des finances a précisé, à ce niveau, que le budget alloué au ministère de la culture a évolué de 18%, ce qui constitue la plus importante progression au niveau du budget de l’Etat pour l’exercice 2014.