Corruption, Classement Transparency International : La Tunisie fait du sur place

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La Tunisie a perdu deux rangs au dernier classement mondial en matière de lutte anti- corruption. Elle s’est classée 77e sur un total de 177 pays en termes d’indice de perception de la corruption. Elle était 75e en 2012. La Tunisie garde, toutefois, le même score de 41 points que celui de l’année précédente.

Selon un rapport de Transparency International, présenté, mardi, au cours d’une conférence de presse de l’Association « I Watch » (Ana Yakidh), mardi, à Tunis, la Tunisie occupe la première place au Maghreb et la 8ème à l’échelle arabe.

D’après Soumaya Belaid, membre du bureau exécutif de l’association, la Tunisie a conservé le même score pour la deuxième année consécutive, estimé à 41 points sur une échelle allant de zéro (pays perçu comme étant extrêmement corrompu) à cent (pays perçu comme étant peu corrompu). Conserver le même score deux ans de suite, a-t-elle relevé, est un indicateur négatif qui traduit l’absence d’un changement positif et l’insuffisance des efforts déployés en matière de lutte contre la corruption.

La lutte anti-corruption est l’affaire à la fois du gouvernement, de la société civile et du citoyen, a-t-elle soutenu, relevant que les retards enregistrés dans la mise en oeuvre d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption et dans l’organisation d’élections, outre le blocage du processus gouvernemental sont derrière la fréquence de la corruption.

Par ailleurs, les représentants de l’association « I Watch » ont expliqué que l’indice de perception de la corruption est habituellement pris en considération par les hommes d’affaires et les investisseurs en tant que baromètre d’évaluation et de classement des pays en fonction du degré de corruption de leurs responsables. Selon les représentants de l’association, le classement de la Tunisie est « inquiétant » et ne répond pas aux attentes des investisseurs.

Dans cette optique, « I Watch » appelle à définir un cadre juridique clair destiné à réglementer le journalisme d’investigation, afin d’aider les journalistes à dévoiler la corruption. Elle appelle, également, à soutenir les efforts du gouvernement et de la société civile en matière de lutte contre la corruption et à hâter l’adoption de la loi sur la justice transitionnelle.

Elle recommande, également, l’identification de mécanismes à même d’assurer l’impartialité des magistrats pour qu’ils puissent combattre efficacement l’impunité. La conférence de presse a donné lieu à la présentation du plan d’action de l’association pour la période à venir qui comprend, notamment, la réalisation d’un sondage d’opinion, en collaboration avec Transparency International sur la corruption dans les concours de recrutement dans la fonction publique ainsi que le lancement d’un site Web pour dénoncer les cas de corruption.

« I Watch » co-organisera avec Transparency International le 16e congrès international de lutte contre la corruption, sous le signe « Non à l’impunité ». Créée en 2011, l’Association « I Watch » est une organisation à but non lucratif. Sa vocation est de combattre la corruption et de promouvoir la transparence. Transparency International est une ONG basée à Berlin.