La femme policière “est une victime silencieuse” du harcèlement sexuel en milieu professionnel, témoigne une responsable du syndicat des forces de sécurité.
“La nature du travail policier, un métier essentiellement masculin, ne permet pas d’évoquer les violences auxquelles fait face la femme policière à l’instar du harcèlement sexuel ou encore l’absence d’une égalité des chances en matière de promotion professionnelle”, a dit Aida Hajlaoui, responsable de la commission femme de l’Union Nationale des syndicats des forces de sécurité, lors d’une rencontre organisée mercredi par l’UNFT, en marge de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre la violence à l’égard de la femme.
La femme policière endure trois catégories de violences, a-t- elle expliqué, s’agissant des violences en milieu professionnel ainsi que la violence conjugale, familiale et sociétale citant les contraintes temporelles et la complexité des préoccupations professionnelles qui risquent de porter préjudice à la vie familiale.
“La violence à l’égard de la femme agent de sécurité en milieu professionnel demeure encore un sujet tabou”, a encore dénoncé Mme Hajlaoui, citant en particulier le harcèlement sexuel.
La policière se trouve “handicapée et incapable de se défendre par crainte de l’image que renvoit la société des femmes qui portent plainte dans des affaires de harcèlement sexuel”, a-t-elle encore relevé.
L’inégalité des chances en matière de promotion professionnelle est aussi une forme de violences fréquentes, a-t-elle dit, dénonçant la ségrégation dont sont victimes les femmes policières. “Malgré des compétences reconnues, les femmes sont exclues de certaines missions sécuritaires à l’instar de celles en rapport avec la sécurité nationale ou encore l’investigation”, a-t-elle dit.