“L’approche sécuritaire de migration et ses compensations en termes économiques proposée par l’UE ne peuvent continuer à être un modèle et ne feront qu’augmenter les risques pris par les personnes pour émigrer et donc la probabilité des naufrages et pertes humaines”, souligne un rapport intitulé “Les tunisiens disparus en mer en 2012” publié, récemment, par le forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Ce rapport souligne que les politiques migratoires communes entre les deux rives de la méditerranée sont de plus en plus sécuritaires et que la circulation des tunisiens vers l’Europe est de plus en plus limitée, alors que les livraisons du matériel de contrôle se multiplient de la part des gouvernement européens.
Le Forum appelle la Tunisie à arrêter la collaboration avec “la politique de fermeture des frontières menée par l’UE et la criminalisation de personne dont le seul crime est de vouloir traverser la méditerranée à la recherche d’une vie meilleure”. Le FTDES appelle aussi à l’arrêt de l’enfermement des migrants en Europe et en Tunisie ainsi que toute les expulsions vers la Tunisie, soulignant “le manque de transparence concernant les accords migratoires avec les pays européens”.
Il exhorte notamment les autorités tunisiennes à la transparence à l’égard des accords migratoires signés avec d’autre Etats ou organisations internationales et à fournir les données nécessaires à la connaissance de la question migratoire qui seraient demandées par la société civile ou la communauté académique.
Le FTDES invite les autorités tunisiennes et européennes à la transparence à l’égard des comportements des avions, des hélicoptères et navires de leurs forces qui croisent des bateaux de migrants et la transmission de toutes les informations qui permettraient de faire la lumière sur les naufrages, morts et disparitions.
Le document considère qu’une éventuelle gestion des migrations dans une approche socio-économique et la résolution des problèmes socio-économiques tunisiens doivent se faire dans une approche globale et non à travers des accords dans lesquels les pays européens restent les acteurs principaux, alors que le rôle de la partie tunisienne se focalise sur la limitation de l’émigration vers l’europe.
Le rapport précise sur un autre plan, qu’aucun chiffre précis concernant l’immigration des tunisiens par voie maritime n’a été rendu public par les autorités ou les organisations internationales, soulignant la discordance des chiffres avancés soit par l’agence européenne de contrôle des frontières “Frontex “, soit par l’ambassadeur tunisien en Italie ou par le service d’information des Nations Unies.
Concernant les personnes parties de Tunisie, le nombre des personnes disparues en 2012, pourrait s’élever à 350 personnes et le nombre de morts à plusieurs dizaines de personnes. Le rapport qui regroupe des données recueillies durant 2011 et 2012 sur les disparitions signalées, est destiné à être un outil pour la société civile tunisienne et internationale afin de faire connaître la situation des migrants disparus en Tunisie et les revendications de leurs familles.